Les ministres de l’Agriculture du G20 se sont réunis du 15 au 17 juin à Hyderabad, en Inde, afin de discuter de la transformation vers des systèmes alimentaires durables.
Selon M. Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les systèmes agroalimentaires doivent faire partie de la solution apportée à l’appauvrissement de la biodiversité et à la crise climatique dont souffre notre planète.
Outre les questions relatives à la transformation vers des systèmes alimentaires durables, la réunion a porté son attention sur la sécurité alimentaire mondiale ainsi que sur le renforcement du droit à l’alimentation et de la coopération mondiale. Malgré un accord sur des points essentiels, cette année encore, les pays du G20 n’ont pas été en mesure d’adopter une déclaration finale consensuelle.
La secrétaire d’État parlementaire auprès du ministre fédéral allemand de l’Alimentation et de l’Agriculture, Claudia Müller, a commenté ainsi cette déclaration : « Compte tenu de la guerre que mène actuellement la Russie contre l’Ukraine et de ses conséquences considérables sur l’approvisionnement alimentaire mondial, nous ne pouvions qu’approuver une déclaration condamnant clairement la Russie. Malheureusement, aucun consensus n’a pu être trouvé à ce sujet dans le cadre du G20. »
Certains résultats ont néanmoins été obtenus. Dans le document final de la réunion des ministres de l’agriculture du G20, les participants soulignent que la satisfaction des besoins nutritionnels au niveau mondial doit avant tout reposer sur la consommation d’une variété d’aliments. Ils notent également que la biofortification peut être un moyen efficace d’améliorer la nutrition et encouragent la recherche sur la biofortification des cultures.
En outre, ils appellent à une approche intégrée et multisectorielle de la « santé unique » afin d’équilibrer et d’optimiser simultanément la santé des personnes, des animaux, des plantes et des écosystèmes, et de lutter contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) pour réduire les risques liés aux maladies zoonotiques (ré)émergentes et actuelles susceptibles de provoquer une pandémie et de faire peser d’autres menaces sur la sécurité sanitaire mondiale.
Afin d’atteindre l’ODD 12.3, qui consiste d’ici à 2030 à réduire de moitié à l’échelle mondiale le volume de déchets alimentaires par habitant au niveau de la distribution comme de la consommation et à réduire les pertes de produits alimentaires tout au long des chaînes de production et d’approvisionnement, y compris les pertes après récolte, ils se sont engagés à donner la priorité à la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires. Ils encourageront à cet effet la collaboration entre les parties prenantes (agriculteurs, gouvernements, secteur privé, société civile, monde universitaire et partenaires de développement) et soutiendront les petits exploitants agricoles en leur offrant des formations, un meilleur accès au financement et l’amélioration des liens avec le marché.
Le document final souligne l’importance de la numérisation pour la transformation de l’agriculture. La numérisation de l’agriculture, soutenue par une infrastructure numérique appropriée, a le potentiel de transformer le secteur et d’aider les gouvernements et les autres parties prenantes à relever les défis alimentaires, environnementaux et socio-économiques actuels. Les participants se sont engagés à collaborer avec toutes les parties prenantes et à intensifier les efforts de renforcement des capacités, y compris en diffusant des outils et des technologies numériques et en promouvant leur adoption par les agriculteurs, en particulier par les petits exploitants marginaux, les travailleurs familiaux, les femmes, les jeunes, le cas échéant les peuples autochtones, les agriculteurs vieillissants et d’autres groupes sous-représentés.