Le biocontrôle. Cette méthode de lutte contre les ravageurs et les maladies repose sur l’utilisation de mécanismes naturels comme l’introduction dans un milieu de coccinelles qui vont manger des pucerons, d’insectes parasitoïdes pour lutter contre un insecte ravageur ou encore de champignons qui vont éliminer des micro-organismes.
Les biosolutions. Ces produits destinés à protéger les plantes, à lutter contre les bioagresseurs, se répartissent en différentes familles telles que par exemple : les micro-organismes, les substances d’origine végétale, animale, minérale comme le soufre, les phéromones, les kairomones …
« Ces produits ne doivent pas être confondus avec les biostimulants qui visent à lutter contre les stress environnementaux ou les carences dans la nutrition de la plante. L’ensemble bioprotection et biostimulant forment une grande famille, celle des biosolutions, commente Philippe Michel, en charge de la commission « Biosolutions » au sein de Phyteis. Les produits de bioprotection ont des propriétés particulières. Pour asseoir leur développement, il nous semble important d’avoir un cadre réglementaire et des procédures adaptés ».
Le combinatoire. L’approche combinatoire repose sur plusieurs familles de solutions complémentaires : les biotechnologies, les biosolutions, directement inspirées des mécanismes et des substances naturelles, l’agronomie digitale et la phytopharmacie conventionnelle utilisée de façon ciblée qui sert à soigner les plantes quand les autres techniques de prévention ne suffisent pas.
« Cette boîte à outils doit être la plus large possible afin de faire en sorte que la culture soit le moins possible en situation de sensibilité ou de risque par rapport à un bioagresseur. Cette approche combinatoire doit être toutefois soutenue par une réglementation et un cadre légal appropriés, et une mobilisation de tous les acteurs, agriculteurs, distributeurs et conseillers », estime Ronan Vigouroux, chef de projet au sein de Phyteis.
Le contrat de solution. Inspirer de nouveaux acteurs et développer le partage de pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs. C’est l’objectif du « Contrat de Solutions », une initiative en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation. Cette démarche répond aux obligations du projet de texte du Parlement européen de juin 2022 sur la restauration de la nature afin d’enrayer le déclin des abeilles d’ici à 2030.
Le recensement est ouvert à ceux qui considèrent agir en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation et au profit des paysages agricoles. Après examen par le comité scientifique, chaque projet sera positionné sur une carte avec la géolocalisation de l’aménagement réalisé. Si les porteurs de projet le souhaitent, leur contact sera mentionné dans la fiche pratique.
Le digital. Outre la prédiction du risque des bioagresseurs, le numérique facilite la prise en compte de l’inflation réglementaire, la traçabilité des pratiques culturales et sécurise les décisions. « Les technologies d’agriculture de précision peuvent permettre de réaliser jusqu’à 97% d’économies d’herbicides, de réduire jusqu’à 70% la superficie nécessitant une application d’insecticide et de réduire les densités de mauvaises herbes de 89%. À l’avenir, les images haute résolution et la détection proximale avec des systèmes d’intervention de précision devraient rendre la détection et la lutte antiparasitaire plus efficaces et économes en intrants », avance Julien Durand-Réville.
Les NBT ou NGT. Au-delà de la banane éditée, l’exemple de la betterave sucrière, qui reste très impactée par trois virus de la jaunisse, montre que les New Breeding Techniques (NBT ou NGT) seraient nécessaires dans le cadre d’une agriculture durable.
« Une équipe de recherche allemande a développé une betterave éditée permettant de lutter intrinsèquement contre les différentes formes du virus à hauteur de 70%, la performance pouvant être améliorée. La filière française pourrait donc échapper à la récession, après l’interdiction des néonicotinoïdes », estime Marie Rigouzzo.
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