L’agriculture au sens large du terme englobe la production végétale, animale et halieutique. Elle constitue la base de l’économie de la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest. A l’instar de son poids au niveau mondial, la production animale dans la sous-région est loin derrière la production végétale (environ de 20 %).
En Afrique de l’Ouest, la production animale est plus développée dans les pays sahéliens que dans les pays côtiers en raison des conditions climatiques.
Cette production est prioritairement destinée à la consommation humaine pour combler les besoins en protéines animales, tandis que le surplus est vendu dans les marchés nationaux et régionaux pour dégager des revenus aux acteurs de la filière.
Au titre des espèces les plus élevées se trouve la volaille. Deux grands types d’aviculture locale sont pratiqués dans la sous-région : l’aviculture traditionnelle et l’aviculture moderne.
Mais, le développement de l’aviculture locale est plombé par sa faible compétitivité.
En effet, l’aviculture locale qui est la plus répandue et qui joue une triple fonction (alimentaire, spirituelle et financière) est de plus en plus mise à mal par les importations massives de volailles européennes et brésiliennes.
Aussi, peut-on constater que la plupart des grands restaurants (franchises des multinationales) installés en Afrique de l’Ouest ne s’approvisionnent pratiquement pas en poulets locaux dit « bicyclette ». Selon les informations recueillies auprès de ces acteurs, ces poulets coûteraient plus chers et leurs viandes ne seraient pas assez tendres. Ainsi, les clients préfèrent les poulets importés plus gros, plus tendres même si les conditions d’élevage, de traitement et de stockage restent douteuses et inquiétantes.
Mais, la volonté politique affirmée par certains pays de la sous-région d’interdire les importations de poulets de chair pourrait constituer une bouffée d’oxygène pour le développement de l’aviculture locale.
De même, la propension de la population notamment la classe moyenne à la consommation de la viande blanche pour réduire l’explosion des maladies cardiovasculaires renforcera sans doute la demande en volaille.
Ainsi, la production locale des œufs et de la viande de volaille pourrait connaître un boom les années à venir au Bénin, au Sénégal, au Togo et dans les autres pays pour le bonheur des acteurs de la filière et de la population.
Gilles Amoussou, Expert en Politiques agricoles