
En Afrique de l’Ouest, les conflits intercommunautaires liés à la transhumance constituent des facteurs de vulnérabilité qui pourraient être exploités par les groupes extrémistes violents.
Le Togo a formé récemment près de 600 chefs traditionnels sur la gestion des conflits intercommunautaires liés à la transhumance ainsi que sur la prévention de l’extrémisme violent, en particulier dans la région septentrionale du pays, une zone vulnérable à la menace terroriste en raison de sa proximité géographique et socio-culturelle avec le Sahel.
La formation a été dispensée par le ministère togolais en charge de la Transhumance et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Elle s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase du « Programme d’appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina et du Togo » (PEV 2), une initiative mise en œuvre par l’OIM et le PNUD avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix (PBF).
Le Togo et le Bénin partagent des frontières terrestres communes avec le Burkina qui, selon l’ONU, se mue progressivement en épicentre de l’extrémisme violent.
La formation qui a ciblé des chefs traditionnels issus des régions Centrale, Kara, Plateaux et Savanes, a permis de consolider les compétences des participants dans la gestion pacifique des tensions, la promotion du dialogue intercommunautaire et la prévention de l’extrémisme violent, a indiqué l’OIM.
Les conflits opposant des communautés d’agriculteurs à des éleveurs, qu’ils soient sédentarisés ou transhumants, figurent, a-t-on ajouté, parmi les formes les plus récurrentes de tensions communautaires observées dans la région des Savanes (nord), située aux frontières du Burkina Faso et du Bénin.
Pays sahélien enclavé, le Burkina est touché de plein fouet par le terrorisme djihadiste.
Les conflits intercommunautaires liés à la transhumance pourraient être exploités par les groupes extrémistes violents pour s’infiltrer au Togo et au Bénin, deux États côtiers d’Afrique de l’Ouest, situés dans le golfe de Guinée.
Pratique saisonnière essentielle à la survie des éleveurs, la transhumance est source croissante de tensions entre communautés dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, a indiqué l’OIM.
Ces tensions résultent, dans la plupart des cas, de la dégradation des couloirs de passage, de la pression accrue sur les ressources naturelles et de l’absence de mécanismes de gouvernance partagée.