Au Nigeria, la majorité des agriculteurs recourent à des méthodes manuelles ou rudimentaires, seuls dix pour cent ayant accès à des équipements mécanisés, selon la FAO.

Le Nigeria a dévoilé un Plan agricole décennal (2026-2035) centré sur la jeunesse pour transformer son agriculture, une initiative présentée par le vice-président Kashim Shettima au Sommet de l’ONU sur les systèmes alimentaires à Addis-Abeba.

Ce Plan d’action concrétise l’engagement du Nigeria envers la Déclaration de Kampala de janvier 2025 pour une agriculture africaine durable et résiliente, a souligné Kashim Shettima. Un groupe de travail coordonnera sa mise en œuvre, en accord avec les priorités nationales, en favorisant les partenariats publics-privés.

Il donnera la priorité à la formation en agro-technologie et agro-industrie. Pour financer cette ambition, le gouvernement a recapitalisé la Banque agricole avec un milliard de dollars afin de fournir des prêts directs allant jusqu’à un million de dollars aux jeunes agriculteurs.

Cette stratégie s’appuie sur « le succès » des Zones spéciales de transformation agro-industrielles (SAPZ). La 1re phase des SAPZ, soutenue par des partenaires comme la Banque africaine de développement, a déjà généré plus de 785 000 emplois et prévoit de réduire les pertes post-agricoles de 80 pour cent.

Parmi les autres projets en cours, a rappelé le vice-président, le Nigeria a lancé les 2 000 premiers tracteurs dans le cadre du projet Green Imperative avec le Brésil. Cette initiative de 1,1 milliard de dollars vise à moderniser l’agriculture et à toucher plus de 550 000 ménages agricoles.

Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de l’état d’urgence sur la sécurité alimentaire déclaré en 2023. Le gouvernement a ainsi réactivé 500 000 hectares de terres arables, déployé des réserves alimentaires et élargi l’accès aux semences et aux services de vulgarisation.

Le Nigeria, où l’agriculture représente environ 27,7 pour cent du PIB et emploie 34 pour cent de la population active, fait face à des défis majeurs, à savoir la pression démographique, le changement climatique et une modernisation insuffisante.