Selon le rapport intitulé « Diagnostic du secteur privé (CPSD) créer des marchés pour le Togo » de la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale publié le mois passé « l’agriculture togolaise , qui représentait plus de 50 % du PIB au cours des premières années qui ont suivi l’indépendance en 1960, est en déclin relatif et représente moins d’un tiers du PIB ces dernières années. »
Le potentiel agricole du Togo ne s’est pas encore pleinement concrétisé. Malgré de bonnes conditions agroécologiques et la disponibilité de terres arables, une contrainte importante est la petite taille de l’économie qui signifie que le Togo manque d’échelle pour certaines productions (par exemple, la noix de cajou) et/ou est en concurrence avec des voisins qui ont une capacité de production beaucoup plus élevée. Un autre facteur important à prendre en considération est que le Togo n’est actuellement bien positionné que dans un nombre très limité de chaînes de valeur. Il est logique de se concentrer d’abord sur ces productions établies.
Le coton, de loin la culture la plus importante de l’économie, devrait connaître une renaissance à la suite de la privatisation partielle de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo. Les rendements de production actuels sont très faibles et l’amélioration de l’approvisionnement en intrants et en matériel ainsi que la mise à niveau des compétences des producteurs de coton seront la priorité pour augmenter les rendements, plutôt que d’étendre les surfaces plantées. Le secteur a déjà connu une trajectoire ascendante après les importants investissements du Gouvernement, mais il existe une grande marge de manœuvre pour une augmentation significative de la production.
Avec le soutien des bailleurs de fonds, le Togo a développé une production de soja dynamique et à croissance rapide, qui est devenue l’une des exportations les plus importantes du pays et l’un des principaux fournisseurs de soja biologique en Europe.
Ceci suggère qu’il pourrait y avoir des opportunités supplémentaires d’investissement, en particulier pour attirer des acteurs en relation avec de grandes concessions, ainsi que des opportunités de transformation.
Bons points
Un autre secteur prometteur est celui de l’ananas, une autre chaîne de valeur qui a bénéficié du soutien des donateurs et du Gouvernement. Le développement de la filière a permis d’augmenter la production et la transformation en jus et autres produits. Deux aspects positionnent le Togo de manière compétitive sur les marchés d’exportation : la production biologique (près de deux tiers de la production totale) et la production d’une variété qui commande des prix élevés (Cayenne lisse). Le secteur continue à se développer mais fait face à des contraintes liées au foncier, au coût du transport aérien et à la faiblesse des petits exploitants.
Le Togo est bien positionné en tant que producteur biologique de coton, de soja et d’ananas. Cependant, le Togo a peut-être déjà joui des bénéfices probables de la production biologique, car l’épuisement des sols suscite désormais des inquiétudes. Le
Togo a réussi à accéder à des marchés qui valorisent les produits biologiques (et paient des prix plus élevés pour ceux-ci, comme la variété d’ananas produite au Togo), et son expansion et son avenir dépendront de la durabilité des sols et de la capacité technique à mettre à l’échelle des productions qui sont techniquement plus exigeantes car plus sensibles à la variabilité du climat et aux parasites.
La Société financière internationale (IFC) estime qu’un trop grand nombre de projets, avec des promoteurs différents, crée la confusion chez les investisseurs potentiels. Il serait utile de rassembler sous une même vision : les projets du ministère de l’Industrie sur les zones industrielles, de l’APRODAT sur les agropoles et de l’Agence de Promotion des Investissements et de la Zone Franche (API-ZF) sur les ZES.