Depuis les premiers usages du terme « agroécologie » dans les années 1930, les références à l’agroécologie en tant que « science, ensemble de pratiques agricoles et mouvement social » se sont multipliées. Progressivement, elle s’affirme comme une alternative crédible face aux conséquences économiques, sociales et environnementales des nouvelles formes d’agriculture « productivistes », ses fondements théoriques se précisent, et les liens se tissent avec des mouvements de défense de la paysannerie. Désormais, l’agroécologie est reconnue comme un modèle à développer en faveur de la sécurité et la souveraineté alimentaire dans l’agenda international, mais aussi dans les politiques publiques de certains pays, y compris en Afrique de l’Ouest.
Pour autant, l’agroécologie reste un concept en débat : ses avantages en termes de production agricole, de rentabilité économique des exploitations ou de contribution aux progrès sociaux ne font pas consensus. Même dans les États ayant officialisé leur soutien à la transition agroécologique, la déclinaison des politiques publiques peut s’avérer contradictoire avec d’autres actions menées en parallèle par le même gouvernement.
Les acteurs (Organisations de producteurs, ONG, organismes de conseil…) qui accompagnent les producteur.trice.s dans une transition agroécologique sont elles-mêmes confrontées à un certain nombre de problématiques. Ce Bulletin de veille thématique réalisé en partenariat avec l’IRAM, en amont de la tenue de la Journée d’études de l’IRAM, le 29 juin 2023, vise à donner un panorama large des enjeux autour de l’accompagnement des transitions agroécologiques, à des échelles variées (accompagnement de terrain, rôle des structures intermédiaires en lien notamment avec le conseil agricole, le financement, et intégration de l’agroécologie dans les politiques publiques nationales et régionales).
Suite à cette journée d’études, l’Iram et Inter-réseaux travailleront à la réalisation conjointe d’un numéro de la revue Grain de sel sur les enjeux et défis de la transition agroécologique, qui permettra de poursuivre et d’élargir les débats. Ce numéro paraîtra en début d’année 2024, soit tout juste dix ans après le Grain de sel n°63-66, dont la dernière partie invitait à repenser les méthodes et politiques visant à accompagner une transition large de l’agroécologie.
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