Le Centre international de développement agro-pastoral (CIDAP) de Baga dans le Doufelgou au nord Togo, a servi de cadre pour l’édition 2025 de la foire tournante ouest-africaine des semences paysannes (FOASP) tenue du 09 au 11 décembre. Dans la déclaration finale ayant sanctionné les travaux, les participants ont plaidé pour un nouveau paradigme sur la gouvernance et les politiques semencières.
L’événement a réuni des acteurs agricoles venus de 30 pays africains, ainsi que des délégations européennes, asiatiques et américaines pour des échanges sur des pratiques agro écologiques et la souveraineté semencière.
La foire a été organisée par l’association Action réelle sur l’environnement, l’enfance et la jeunesse (AREJ) en collaboration avec le point focal du Comité Ouest-africain des semences paysannes (COASP), en vue de renforcer les dynamiques de promotion des systèmes semenciers paysans au Togo et en Afrique avec un accent sur l’autonomie semencière en maraîchage et en agro écologie paysanne.
A cet effet, les travaux ont permis aux participants de partager leurs connaissances et expériences sur les pratiques paysannes, les enjeux actuels des droits des paysans, et la nécessité de préserver les semences traditionnelles, indispensable à la durabilité des systèmes alimentaires et de protéger les systèmes semenciers paysans sur le continent.

Les travaux ont abouti à une déclaration assortie des recommandations à l’endroit des institutions sous régionales et africaines, des organisations paysannes et acteurs de la société civile.
Déclaration de la FOASP Togo 2025
Dans leur plaidoyer à l’endroit des institutions sous régionales et africaines comme l’UA, CEDEAO, AES, UEMOA et CILSS, les participants ont souhaité l’adoption et la mise en œuvre d’un cadre politique qui promeut les systèmes semenciers paysans.
Il a été également suggéré de bannir l’usage des intrants chimiques de synthèse à cause de leurs impacts négatifs, d’intégrer la chaîne de valeurs des réseaux d’échanges paysans dans la cartographie et la reconnaissance des systèmes semenciers endogènes, et protéger prioritairement les cultures vivrières.
Les acteurs ont par ailleurs appelés à soutenir activement la recherche publique dans le cadre du développement de nouvelles variétés végétales, à faciliter le rapprochement entre la recherche moderne et paysanne afin de promouvoir les passerelles et les synergies entre ces deux types de recherche.

Il a été en outre suggéré la multiplication et des échanges des semences paysannes afin de renforcer l’autonomie communautaire, la diversité et la résilience agro écologique.
La campagne « MaSemenceMaVie » est également appelée à être largement diffusée tous les niveaux afin de sensibiliser, mobiliser et défendre les droits semenciers des communautés rurales, et renforcer davantage de cases communautaires de semences pour sécuriser les variétés locales, garantir leur accès et soutenir la souveraineté semencière.
« La chaîne alimentaire commence par la semence, le plant, la récolte, la transformation, la cuisine et l’alimentation », a expliqué Alihou Ndiaye (coordinateur régional de la FOASP). Il a invité tous les pays membres à organiser périodiquement des foires locales pour la souveraineté alimentaire.
Le point focal COASP-Togo, Jacques Nametougli a pour sa part estimé que la diversité des semences de plus 600 variétés des 33 pays participants, montre à suffisance l’engagement des paysans et paysannes à prendre leur destinée semencière en main.
David S.
