L’expansion agricole et l’exploitation du bois-énergie sont les deux principaux moteurs de la déforestation au Burkina Faso.
Le Burkina Faso, qui perd chaque année plus de 240 mille hectares de formations forestières naturelles, a encadré la production de semences et de plants forestiers via la mise en place de « manuels de procédures » destinés aux acteurs de reforestations et de reboisement. Élaborés par le ministère de l’Environnement, ces documents sont des outils nécessaires pour l’opérationnalisation de la « loi numéro 10 de 2006 portant réglementation des semences végétales au Burkina Faso », a indiqué le Centre national des semences forestières (CNSF) qui contribue à la vulgarisation des manuels auprès des parties prenantes.
La loi en question souffrait d’un manque « criard » d’outils techniques et réglementaires pour sa mise en œuvre effective dans le domaine forestier, a fait remarquer, de son côté, le ministère de l’Environnement, soulignant que les trois manuels comblent ce vide juridique. Ces documents sont bien plus que de simples guides, ce sont des instruments normatifs conçus pour garantir la qualité, la conformité et la traçabilité des « matériels forestiers » (arbres ou parties de plantes) utilisés au Burkina Faso, a-t-on ajouté.
Changements climatiques et dégradation des terres
Chaque année, le Burkina Faso perd plus de 243 000 hectares de formations forestières naturelles, à en croire une étude réalisée par le programme onusien « Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière » (REDD+). « Les principales causes de ce constat alarmant sont notamment l’expansion agricole et l’exploitation du bois-énergie (bois de feu et charbon de bois) reconnues comme les deux principaux moteurs de cette déforestation ou dégradation des forêts, contribuant respectivement pour 52 pour cent et 41 pour cent », selon l’étude intitulée « Déforestation et dégradation des forêts au Burkina Faso ».
Comme les autres pays du Sahel, le Burkina est vulnérable aux changements climatiques et à la dégradation des terres, deux défis majeurs ayant de profondes implications sur les systèmes de subsistance, la sécurité alimentaire, la perte de biodiversité et d’autres services écosystémiques essentiels à la survie de la population.