Les communautés rurales pauvres sont celles qui souffrent le plus de leur promiscuité avec de grands carnivores sauvages tels que le lion et le tigre. Telle est la conclusion d’une récente étude demandant qu’un soutien accru soit accordé aux communautés les plus exposées.
Les situations conflictuelles entre les humains et les animaux sont parmi les menaces les plus grandes pour la survie à long terme de certaines espèces les plus précieuses du monde. Selon les chercheurs, ces conflits ont également d’importantes implications économiques et présentent des risques de sécurité alimentaire pour les éleveurs de bovins vivant à leur côté.
Selon l’étude, les pertes de bétail dues aux prédateurs carnivores réduisent les revenus des ménages vivant déjà dans la pauvreté.
Comparativement à des pays riches tels que la Suède, la Norvège ou les États-Unis, les pays en développement tels que le Kenya, l’Ouganda ou l’Inde sont environ huit fois plus exposés à la vulnérabilité économique due aux conflits entre les humains et les animaux sauvages.
Les chercheurs ont examiné 133 pays à différents stades de développement, dans lesquels vivent 18 grands carnivores connus pour s’attaquer au bétail. Ils ont analysé le revenu par habitant ainsi que le prix du bétail pour calculer la valeur d’un bovin et les conséquences de sa perte, et ce pour des agriculteurs vivant à différents endroits.
Selon l’étude, les agriculteurs de l’hémisphère sud sont souvent ceux qui doivent subir les inconvénients de la cohabitation avec des espèces telles que le lion, le tigre, le loup ou l’ours – autant d’animaux dont on considère, à l’échelle mondiale, qu’il faut les préserver pour ce qu’ils sont.
Pour de nombreux agriculteurs, les animaux élevés sont les principales – sinon les seules – sources de revenu et chaque fois que l’un d’eux est victime d’un prédateur, cela peut être un désastre économique.
Les chercheurs soulignent également que dans les pays en développement, les éleveurs de bovins produisent, en moyenne, près d’un tiers de viande en moins par animal que leurs homologues des pays développés.
Selon l’étude, la perte d’un bovin victime d’un animal sauvage dans les zones où les revenus sont les plus faibles équivaut pratiquement à 18 mois de calories en moins pour un enfant.