Après avoir enregistré des baisses de production ces dernières années, la filière cotonnière togolaise renaît progressivement de ses cendres. Les producteurs regroupés au sein de la FNGPC (Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton), s’engagent dans une dynamique de relance de ce secteur très stratégique pour l’économie du pays. Mais, les accompagnements doivent se renforcer afin de permettre à l’or blanc togolais de retrouver ses lettres de noblesse.
Secteur clé dans l’économie togolaise, la filière cotonnière est indispensable dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Dans ce pays d’Afrique de l’ouest, le coton occupe en effet depuis plusieurs décennies, une place prépondérante, contribuant jusqu’à 4,3 % du PIB.
La filière est cependant confrontée ces dernières années à de nombreuses difficultés : De la baisse des productions au manque de visibilité, en passant par la fluctuation des prix des intrants, les effets du changement climatique et la manque de confiance, les défis sont nombreux.
Grâce à la subvention de l’Etat pour maintenir un prix attractif du coton à 300F/Kg et réduire le prix des intrants, il a été enregistré une production de près de 70.000 tonnes de coton-graine au cours de la campagne 2023-2024, marquant un rebond significatif par rapport aux années précédentes.
Cependant, selon les données de la FNGPC, la campagne 2024-2025 a enregistré un recul avec une production de 60.408 tonnes, soit une baisse d’environ 10 % malgré la subvention de l’Etat. Le rendement moyen, lui, a augmenté à 797Kg/ha.
Au-delà des volumes, la filière fait également face à la baisse du nombre de producteurs qui traduit un vieillissement de la profession, et une désaffection des jeunes pour le coton. En quelques années, l’effectif des producteurs est passé de plus de 115.000 cotonculteurs à environ 76.000 aujourd’hui, soit une chute de près d’un tiers.
« Pourtant, avec un meilleur accompagnement, et une meilleure valorisation, le coton peut redevenir une filière attractive, porteuse d’emplois et d’opportunités », estime Koussouwè Kouroufeï, Président de la FNGPC.
Des efforts de relance
A cet effet, la Fédération, dans son engagement en faveur de la relance de la filière au Togo, multiplie des initiatives tout en mobilisant ses acteurs et partenaires. La révision du mécanisme de fixation des prix du coton aux producteurs et la prise en compte de tous les paramètres à l’avantage du producteur permettent de croire à un avenir prometteur, selon Koussouwè Kouroufeï.
« Dans les années à venir, il y aura un changement positif au niveau de la production. Le producteur aura son compte parce que tous les paramètres qui n’étaient pas mis dans le mécanisme de fixation des prix, sont aujourd’hui mis en place », se réjouit le Président de la FNGPC qui estime par ailleurs que les choses sont sur la bonne voie.
Toujours dans cette dynamique de relance, les médias sont également mis à contribution. Afin de soutenir les producteurs de coton du Togo et contribuer à booster la productivité pour de meilleurs rendements, des professionnels de médias venus de toutes les régions du pays ont en effet pris part du 25 au 26 septembre 2025 à Agomé Kpodzi dans la commune Kloto 3, à un séminaire d’information et de sensibilisation sur le thème : « Contribution des médias à la relance du coton au Togo », avec l’appui de la FNGPC.
Les travaux du séminaire ont été marqués par des communications qui ont porté sur divers sous-thèmes : « La FNGPC » présenté par le Chargé de communication de la Fédération Olivier Konou, « Production du coton au Togo : Contraintes, défis et perspectives » présenté par Dr Lanwui (spécialiste de la filière cotonnière), et « La place du coton dans la croissance de l’économie nationale » présenté le l’expert consultant et agroéconomiste Gilles Akomagni. Ces communications ont été suivies de riches débats. Des échanges à bâton rompu ont été également organisés avec les responsables de la FNGPC.
Les échanges ont permis de renforcer la capacité des journalistes sur les notions de la filière cotonnière et de les éclairer sur le fonctionnement réel de cette filière pour un accompagnement sérieux et efficace du secteur.
La FNGPC reste en effet convaincu qu’avec les médias, il est possible de promouvoir une image positive du coton, relayer les innovations et les bonnes pratiques agricoles, valoriser les réussites, encourager les jeunes et les femmes à s’engager davantage dans cette culture, et interpeller sur les défis à relever.
« Votre plume, votre micro et vos caméras peuvent être des leviers puissants de changement. Par vos reportages, enquêtes, émissions et articles, vous pouvez influencer favorablement les perceptions, soutenir les producteurs et attirer de nouvelles génération vers cette culture », a indiqué le Président de la FNGPC à l’endroit des journalistes.
Après Kpalimé, il est également annoncé dans les prochains jours à Kara, une rencontre nationale qui va porter sur la relance de la filière coton jusqu’en 2030. Les travaux connaîtront la participation de tous les acteurs notamment les producteurs de coton, le partenaire OLAM, le Gouvernement, les partenaires techniques et financiers et les médias. L’objectif est de parvenir à identifier les mécanismes à mettre en place pour booster durablement la filière.
Nonobstant les nombreux défis, la volonté affichée des producteurs de coton pour la relance de la filière est réelle. La Fédération s’engage d’ailleurs à atteindre pour la saison 2025-2026, une production de 93 500 tonnes de coton graine sur 110 000 hectares avec un rendement de 850 kg/ha. Vivement que tous les acteurs impliqués dans le secteur puissent prendre le train en marche pour le renouveau de l’or blanc togolais.
David S.