Contribuer à la création de systèmes alimentaires plus durables, résilients, inclusifs et viables : tel est l’objectif principal des Journées de l’Agriculture Familiale au Togo (JAFaT), dont la première édition a été officiellement lancée ce 26 août 2025 à Lomé.
C’est une initiative de la Coordination Togolaise des Organisations Paysannes et de producteurs agricoles (CTOP) en collaboration avec INADES Formation, et avec l’appui technique du Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique villageoise et du Développement rural.
Ces journées s’inscrivent dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’Agriculture Familiale (DNUAF 2019-2028) et du Plan d’Action de Promotion de l’Agriculture Familiale au Togo qui vise entre autres, à faire des exploitants, des acteurs épanouis dans un Togo souverain sur le plan alimentaire grâce à des systèmes alimentaires locaux.
Pendant trois jours, les acteurs auront à discuter autour des défis qu’ils rencontrent en tant que producteurs agricoles. Ils auront également à formuler des propositions à l’Etat et aux partenaires et à prendre des engagements pour un développement durable de leurs activités.
Les travaux seront marqués à cet effet par des panels d’échanges sur des thématiques telles les financements adaptés à l’agriculture, la mécanisation, la gestion efficace des ressources naturelles (eau, foncier, forêt, etc.), la fiscalité agricole, des dialogues avec les décideurs, une mini foire et des démonstrations culinaires entre autres.
Le JAFaT est également appelé à renforcer les connaissances des agriculteurs et leaders paysans sur les politiques agricoles, leur influence dans leur élaboration, à analyser les défis actuels, et valoriser les savoir-faire locaux.
« Aujourd’hui, nous avons un rêve pour le secteur agricole. Nous rêvons d’une agriculture professionnelle portée par des hommes et des femmes structurées au sein de grosses coopératives modèles et économiquement viables dans les filières, avec un partenariat public-privé qui facilitent l’émergence ou la consolidation des unités de transformation capables d’agréger la production des coopératives », a indiqué Olou Adara Ayéfoumi, Président du Conseil d’Administration de la CTOP.
« Nous rêvons, comme les dirigeants du pays, d’un secteur où émerge des milliers d’agriculteurs champions. Un secteur où davantage de facilités sont disponibles pour l’installation des femmes et des jeunes notamment à travers l’accès au foncier, aux financements, à la mécanisation, à l’eau, et à une agriculture contractuelle orientée vers les marchés », a-t-il ajouté.
La Vice-Présidente d’INADES- Formation Togo, Mme ALAGBO Akossiwa a au nom de la Plateforme Nationale de Promotion de l’Agriculture Familiale au Togo (PNAFAT), estimé que cet événement stratégique doit permettre de bâtir des systèmes alimentaires plus inclusifs et résilients, en plaçant les agriculteurs familiaux togolais au cœur de toutes les interventions.
L’organisation de ces journées est saluée par le Ministère en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique villageoise et du Développement rural. Le Directeur de l’Entrepreneuriat et du Financement Agricole (DEFA), BOUAB Kpanté est dans son intervention revenu les atouts et potentialités de l’agriculture togolaise notamment la disponibilité des terres arables et les bas-fonds entre autres.
Il a estimé que malgré ces atouts et efforts déployés par le gouvernement, le chantier reste toujours énorme avec beaucoup de défis à relever, surtout pour l’agriculture familiale.
Pilier mondial de la production alimentaire, l’agriculture familiale représente 87 % des exploitations et produit plus de 80 % de la nourriture mondiale en valeur.
Cette forme d’agriculture est le moyen d’organiser la production agricole, forestière, halieutique, pastorale et aquacole qui est gérée et conduite par une famille, et repose principalement sur le travail familial, tant celui des femmes que celui des hommes.
Au Togo, elle emploie 70 % de la population active, contribue à 22,5 % du PIB selon la Banque Mondiale, et repose sur des exploitations familiales de moins de 3 hectares, faiblement mécanisées, avec des productions vivrières (céréales, légumineuses, tubercules) et de rente (coton, café, cacao).
Il faut souligner que depuis sa création en 2001, la CTOP ne cesse de promouvoir et défendre en permanence les valeurs d’un secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique professionnel, compétitif et durable au service des exploitations agricoles familiales. Au cours de ces vingt (20) dernières années, l’organisation a apporté dans les limites de ses capacités, sa pierre aux côtés du Gouvernement, pour la modernisation de l’agriculture togolaise.
Grace GANKE / David S.
