Il ressort des différentes explications que l’agriculture est victime des changements climatiques. Elle en subit les variations, parfois extrêmes, de température et de pluviométrie (saisons différées, pics de chaleur, manque ou excès d’eau, répartition altérée des pluies).
Les effets sont directs, par exemple lorsque la croissance des plantes est modifiée, et indirects, lorsque la pression parasitaire augmente (insectes ravageurs, maladies).
L’agriculture doit donc s’adapter pour continuer à assurer l’ensemble des fonctions auxquelles elle contribue, en particulier nourrir l’humanité. Mais l’agriculture est aussi co-responsable des changements climatiques.
Elle est à l’origine d’environ 12 % des émissions de gaz à effet de serre (méthane, protoxyde d’azote, dioxyde de carbone), ou 24 % si l’on prend en compte les changements d’utilisation des terres liés à l’exploitation forestière et aux fronts pionniers agricoles qui la suivent.
Ces émissions sont dues aux intrants mal utilisés, lorsque des combustibles fossiles sont employés, ou à certaines pratiques d’élevage intensif ou de riziculture inondée.
L’agriculture peut aussi devenir une des solutions aux changements climatiques en participant à son atténuation. Avec des pratiques appropriées, on peut diminuer les émissions agricoles de gaz à effet de serre et stocker du carbone dans le sol et dans la biomasse (végétaux, organismes vivants du sol…).
Que propose donc la CEDEAO ?
Au niveau opérationnel et technique, la CEDEAO a développé et promeut des techniques d’agriculture intelligentes face au climat (AIC) et d’agriculture écologiquement intensive indispensables pour améliorer le niveau de carbone du sol et son atténuation dans le contexte des zones agro écologiques d’Afrique de l’Ouest. Des projets sont mis en œuvre dans la majorité des pays de la CEDEAO pour faire connaitre les technologies AIC et agroécologiques et en assurer une mise à l’échelle.
Au niveau institutionnel, la Politique agricole (ECOWAP) de la CEDEAO adoptée en 2005 a été complétée par son programme stratégique sur la réduction de la vulnérabilité et l’adaptation aux changements climatiques.
En 2015, la CEDEAO et l’UEMOA ont lancé l’Alliance ouest-africaine de l’agriculture intelligente face au climat (AIC) pour la mise en œuvre de l’alliance continentale qui vise l’adoption par 25 millions de ménages des pratiques d’AIC d’ici à l’horizon 2025.
En 2021, un cadre a été mis en place à travers l’élaboration et l’adoption de la stratégie climat par la CEDEAO afin de faciliter la coordination de toutes les actions nationales et régionales dans la sous-région ouest-africaines pour plus d’impact.
Les technologies climato-intelligentes de la CEDEAO présentées au public à travers premier side-event au Salon international de l’Agriculture et des Ressources Animales d’Abidjan (SARA), le 3 octobre2023, sur une thématique d’actualité : l’agriculture intelligente face au climat et l’agroécologie : opportunités et défis pour l’Afrique de l’Ouest.
Le panel de la CEDEAO était composé de : Prof. Jacques Ndione, Coordonnateur du projet Agriculture Intélligente face au Climat (AIC), Dr Borgui Yérima, Coordonnateur du programme agroécologie et M. Konlani Kanfitin, Chef de Division des opérations techniques à l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA).
Avec CEDEAO