Le marché dicte toujours sa loi pour réguler la demande et l’offre, dit-on. En effet, les producteurs agricoles, les artisans, les industriels, les commerçants, les écoles de formation suivent tous les messages du marché principalement des clients, des usagers, des consommateurs entre autres. Chaque acteur joue sa survie et son développement en s’adaptant aux besoins de son groupe cible pour donner un sens à son action, à son produit et à sa structure.
Cette réalité qui n’est qu’un secret de polichinelle, s’impose de plus en plus de nos jours tant les exigences du consommateur pour la qualité ne cessent de s’accroître dans un environnement plus que jamais concurrentiel.
Dans cette velléité des acteurs à offrir les meilleurs produits et services aux êtres humains, il y a une foison de produits et de services qui inondent le marché semant la confusion dans la tête des consommateurs.
En effet, le consommateur a du mal à distinguer la qualité des produits et services disponibles. Les vendeurs d’illusion jouent sur la psychologie des consommateurs et compliquent la vie aux vendeurs honnêtes et aux consommateurs qui misent sur la qualité.
Le secteur agroalimentaire est particulièrement victime des méfaits des manipulateurs qui embrouillent les pistes et compromettent la santé des populations par des produits de mauvaise qualité. La contrefaçon menace la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations principalement en Afrique. La sécurité sanitaire des aliments est alors devenue une préoccupation de toutes les instances publiques, privées et sociales.
A l’instar de tous les autres secteurs où des normes, des règles, des codes sont élaborés pour réglementer la fabrication des produits et services destinés au marché national et international, l’avènement des normes constitue une des solutions pour la promotion du secteur agroalimentaire et pour rassurer principalement les consommateurs de produits et services alimentaires.
En effet, pour la sécurité des denrées alimentaires, la norme ISO 22000 est établie et le certificat qui en résulte délivré par un organisme certificateur crédible, est devenue un facteur essentiel de protection pour les consommateurs et de compétitivité pour les entreprises. Les auditeurs, les entreprises et les produits détenteurs de certification gagnent en crédibilité auprès des consommateurs et conquièrent plus rapidement le marché. Cette reconnaissance améliore l’image, augmente la performance et contribue à la durabilité des entreprises certifiées.
Pour préserver le respect des normes sanitaires et la santé des populations, toutes les parties prenantes doivent jouer efficacement leurs rôles de manière éthique et professionnelle.
Dans cette perspective, les auditeurs, les organismes de certification (ITRA, INH…), les autorités de régulation (HAUQE…), les structures de contrôle (DPV, DFV, DE, DSAP…) doivent accompagner les entreprises locales dans leur processus de normalisation et de certification afin d’augmenter leur compétitivité sur le marché local et international.
La procédure de certification étant lourde et les factures de certification toujours salées, il revient surtout aux consommateurs d’encourager les entreprises certifiées à maintenir le cap de l’excellence en portant prioritairement leur choix sur les produits et services offerts par ces dernières. La santé n’a pas de prix. Ce faisant, la chaîne de la sécurité sanitaire des aliments ne pourrait que se porter mieux pour le bonheur de tous.
Gilles Amoussou, Expert en politiques agricoles