Il s’agit d’un projet cofinancé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).
Le Ghana a lancé une initiative environnementale et agricole novatrice visant à transformer une plante aquatique envahissante du fleuve Volta en compost biologique de haute qualité, une alternative écologique aux engrais chimiques, responsables notamment de la dégradation des sols et de la baisse des rendements agricoles.
Ce projet est intitulé « De la plante aquatique à la ressource : production de compost biologique à partir de plantes envahissantes dans la région de la Volta ». Il est cofinancé et mis en œuvre par l’agence allemande de coopération internationale (GIZ) et Volta River Estates Limited (VREL), la première entreprise commerciale de production de bananes au Ghana.
Conçu pour promouvoir une agriculture durable et résiliente au climat dans les communautés locales de la région de la Volta, le projet est implémenté en collaboration avec les autorités locales, les coopératives agricoles et des experts environnementaux. Il s’agit de relever deux défis majeurs : l’infestation des cours d’eau par les plantes aquatiques et la baisse de la fertilité des sols.
Les plantes aquatiques envahissantes du fleuve Volta perturbent depuis longtemps les écosystèmes aquatiques, entravent les activités de pêche, d’agriculture, d’aquaculture et affectent le transport fluvial, a indiqué la GIZ. Elles représentent également un risque sanitaire pour les communautés riveraines du bassin du Volta, en favorisant la propagation de maladies telles que la bilharziose. Le projet prévoit de récolter et de transformer ces plantes nuisibles en compost riche en nutriments.
Un site de production et de démonstration de compost sera implanté au sein de VREL. Il servira aussi de centre de formation ouvert au grand public. Des campagnes de sensibilisation à la gestion durable des sols seront organisées afin d’encourager l’utilisation du compost organique en lieu et place des engrais chimiques. Des parcelles de démonstration seront aménagées dans plusieurs exploitations agricoles environnantes pour permettre aux agriculteurs d’appliquer et de produire eux-mêmes du compost, que ce soit à partir des plantes aquatiques ou d’autres matières organiques.
Le projet profitera à plus de 400 petits exploitants agricoles dans toute la région de la Volta, en améliorant la santé des sols, en restaurant la qualité de l’eau et en réduisant la dépendance aux engrais chimiques importés.
« En transformant un problème environnemental en ressource agricole précieuse, nous ne faisons pas que restaurer la santé du fleuve Volta, nous donnons aussi aux agriculteurs locaux les moyens d’accéder à des intrants biologiques abordables qui amélioreront la fertilité des sols, la rétention d’eau et les rendements », a déclaré un responsable de VREL.
Fondée en 1988 par des investisseurs ghanéens et néerlandais, VREL est située à Akwamu (sud-est), une région qui longe le fleuve Volta. Elle exploite cinq plantations couvrant 400 hectares et emploie 760 personnes, dont 21 pour cent de femmes. Entreprise écoresponsable, VREL produit, depuis deux décennies, son propre compost et a installé des panneaux solaires sur trois de ses plantations pour une énergie plus verte.