Les travailleurs à temps plein dans le secteur du café perçoivent en moyenne un salaire vital brut de 164 026 CFA (272 USD), un chiffre en deçà du revenu de référence vital estimé à 247 621 CFA (411 USD) par mois.
Ce revenu de référence vital correspond à ce qu’il faut pour permettre un niveau de vie décent à un ménage de référence de deux adultes et 3,7 enfants dans la préfecture de Wawa.
C’est selon une étude menée par NewForesight en collaboration avec le Comité de Coordination des Filières Café-Cacao (CCFCC) et l’Organisation Interafricaine du Café (OIAC).
L’enquête a modélisé un ménage de référence cultivateur de café dans la préfecture rurale de Wawa (Zogbegan, Otandjobo, N’Tarre Kopé, Todomé, Zomenou, Adossou villages).
Cette étude, réalisée en 2023, a fait l’objet de réflexions à Lomé cette semaine, dans le cadre d’un atelier les mardi 16 et mercredi 17 juillet derniers, réunissant les acteurs de la filière café-cacao.
« Le producteur de café et de cacao, c’est le maillon faible de toute la chaîne puisque nous sommes confrontés à un marché qui est très volatile. », explique Enselme Gouthon, Secrétaire général du comité de coordination pour la filière café-cacao (CCFCC).
« Ce sont des produits cotés en bourse. Donc, ce n’est pas nous qui décidons des prix sur le marché international. Ce sont les pays importateurs qui influencent ce marché. Il est donc important que nous puissions faire en sorte que le producteur ne soit pas victime à chaque fois de tous ces dysfonctionnements que l’on connaît au niveau du marché de la filière café. »
Il s’agit donc « de continuer à réfléchir, et analyser tout ce qui peut être fait pour préserver ou améliorer le revenu du producteur », ajoute-t-il.
Joost Backer, consultant chez NewForesight, explique : « Comprendre ce qu’est ce revenu vital mensuel et annuel pour les familles de caféiculteurs est essentiel. » La rencontre visait ainsi à « identifier les stratégies pour améliorer les revenus des producteurs. Nous devons relier cette question sur les revenus avec les enjeux environnementaux tels que la déforestation, la dégradation des sols et les autres aspects sociaux. »
Rappelons qu’au Togo, le secteur agricole emploie plus de la moitié de la population active togolaise. Si le pays n’est pas l’un des plus grands producteurs de café au monde, la fève est un produit important pour l’économie togolaise, constituant 10 % de ses exportations.