Le Togo se préparer à célébrer la troisième édition du mois du consommer local prévu pour ce mois d’octobre, une initiative portée par le ministère du commerce, de l’industrie et de la consommation locale. Les informations font état de ce que l’édition 2022 s’annonce avec remplie de belles opportunités pour chacun des producteurs, promoteurs de produits, de biens et autres services locaux.
C’est devenu une tradition qui est appelée à se perpétuer en faveur de la promotion de la consommation des biens et services locaux afin de susciter l’envie et l’intérêt des populations. C’est en octobre 2020 que le Togo organisait simultanément avec l’ensemble des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et pour la première fois, le « mois du consommer local » afin d’encourager davantage les efforts consentis pour valoriser la transformation locale.
Pour ce compte de cette troisième édition, le thème retenu est : « consommation des produits locaux, facteur d’investissements pour les très petites, petites et moyennes entreprises ». Elle sera marquée par un lancement officiel prévu dans les prochains jours, des expositions et des activités permettant de valoriser le travail des artisans et producteurs togolais.
L’objectif selon le gouvernement, est de faire en sorte que ces entreprises puissent bénéficier de financements. « Bien souvent lorsque l’on démarre l’on a besoin d’un coup de pousse pour pouvoir avancer. Et les voies que l’on utilise classiquement pour se financer, ce sont souvent les emprunts auprès des banques. Il nous faut envisager d’autres voies. Nous même nous pouvons contribuer à développer ces entreprises parce que certaines d’entre elles ouvrent leur capital. A nous maintenant de nous saisir de ce levier là », a expliqué le ministre de la communication et des médias à l’issue du conseil des ministres du 04 octobre dernier.
Au regard des enjeux et bénéfice à tirer de cette initiative au service de l’économie nationale, le Togo a inscrit la promotion de la consommation locale au rang de ses priorités avec des initiatives prises pour sa concrétisation au rang desquelles, l’élaboration d’une stratégie de promotion de la consommation locale. L’élaboration de la stratégie de promotion de la consommation locale vise un double objectif : fournir un état des lieux qui puisse mettre en évidence les secteurs et branches à fort potentiel et définir un plan d’action pour le gouvernement pour investir davantage dans ce potentiel, en partenariat avec le secteur privé et les partenaires.
Promotion du « consommer local »
Au dernier forum économique au Qatar, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé est revenu amplement dans une communication sur ce qui se fait actuellement au Togo, à savoir l’incorporation de la farine locale issue des céréales dans la farine de blé pour la production du pain et d’autres produits dérivés. Nous avons fait organiser une formation qui a regroupé 500 boulangers et boulangères sur l’utilisation de ces techniques d’incorporation. Dans la foulée, un arrêté interministériel est pris pour donner des spécifications par rapport au pourcentage d’incorporation de ces farines locales. Tous ces éléments que nous mettons en œuvre sont de nature à nous pousser vers le consommer local.
« Nous ne devons pas aussi perdre de vue que déjà en 2020, le Premier ministre avait fait prendre une circulaire qui invitait l’approvisionnement prioritairement basée sur ce que nous pouvons trouver localement. Et tout ceci donne des résultats très intéressants. Tout récemment nous avons précédé à une réforme institutionnelle au sein du ministère du commerce, de l’industrie et de la consommation locale avec une direction dédiée à la consommation locale », a expliqué le 02 octobre dernier au cours d’une émission, le ministre Kodjo ADEDZE en charge du commerce, de l’industrie et de la consommation locale.
La direction de la consommation locale (DCL) est chargée non seulement de mettre en œuvre la politique du ministère en matière de promotion de la consommation locale, mais aussi de contribuer à la promotion des chaînes de valeurs, en collaboration avec la direction générale de l’industrie, à travers le renforcement de la commercialisation des produits et services locaux, d’assurer l’information et la sensibilisation à la consommation des produits et services locaux de qualité et de contribuer à la visibilité et l’accessibilité des produits et services locaux de qualité.
« L’un des objectifs du mois du consommer local c’est d’être beaucoup plus proche des producteurs, des transformateurs et des consommateurs à l’effet de recueillir leurs préoccupations. Il y a un problème lié au packaging, aux questions de qualité et de normes (…) ; En lien avec toutes ces préoccupations, la Haute Autorité de la Qualité et de l’Environnement (HAUQE) est rendue opérationnelle. Elle est en train de travailler sur une initiative qui sera transformée après en projet de certification de 50 produits togolais pour rassurer les consommateurs, et permettre également de vendre d’avantage », a précisé le ministre Adedze.
Il estime que l’esprit du « consommer local » est en train de prendre dans le pays. « Dans mon ministère, tous les vendredis nous sommes en tenue locale. « Nous sommes en train d’envisager comment avoir un label en matière d’habillement local comme cela se fait ailleurs. Pour le mois du consommer local, l’évaluation des éditions passées nous encourage. Pour cette édition, nous sommes confiants », a-t-il ajouté.
Pour donner encore plus de visibilité, le hall du ministère est désormais appelé « hall du consommer local » avec des expositions de produits locaux dans les vitrines. « Des togolais ont également développé une plateforme qui permet de choisir des produits en ligne, de vous connecter aux producteurs et distributeurs, de payer en ligne, et de se faire livrer. Donc le consommer local, ce n’est pas seulement les produits, mais aussi les services », se réjoui le ministre Adedze.
Parallèlement un travail est en train de se faire pour donner plus de visibilité aux produits locaux notamment sur les médias. Une convention a été signée dans ce sens le 20 septembre dernier entre le ministère du développement à la base, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes et celui de communication et des médias pour promouvoir les produits des jeunes entrepreneurs sur les médias de service public. Ces jeunes pourront en effet bénéficier de tarifs préférentiels et de créneaux horaires avantageux pour communiquer sur leurs produits et services sur les médias de service public. Les jeunes entrepreneurs pourront également bénéficier d’une expertise et de conseils pour la réalisation de leurs supports de communication écrite et audiovisuelle.
Les acquis des précédentes éditions
En termes d’acquis, il est mis en relief des signatures de partenariat entre des produits « made in Togo » avec notamment des supers marchés, avec les médias et avec d’autres institutions. « Aujourd’hui il y a un partenariat entre l’armée et les boulangers et boulangères qui se positionnent sur du pain et de ses dérivés à base de farines panifiables qui sont livrées. Ce qui permet à ces entreprises de produire davantage. Donc c’est un marché trouvé pour ces entreprises, faire en sorte que les produits puissent être livrés tout en travaillant sur la qualité », fait savoir le ministre de commerce, précisant par ailleurs que 40 % des PME/PMI qui ont participé aux deux éditions passées ont vu leur chiffre d’affaires progresser de plus de 40 %.
« Lorsqu’on parle de produits togolais, il s’agit des biens et services. Tout récemment, pour ce qui concerne le plafonnement des prix, nous avons réfléchis et imaginé des solutions beaucoup plus innovantes de diffusion de l’information relatives à ces plafonnements et à d’autres choses qui concernent notre ministère. Nous avons partagé ces idées avec de jeunes informaticiens qui ont trouvé une solution formidable et nous allons peut-être au cours du mois du consommer local lancer ces applications », a-t-il annoncé.
Au demeurant, il y a une volonté réelle affichée par le Togo en termes de promotion de la consommation locale. Au niveau du gouvernement, il y a une prise de conscience de ce que les crises que les pays subissent actuellement appellent des réponses endogènes. Mais, de nombreux efforts doivent encore être fournis afin de rendre cet évènement d’octobre plus attractif et pourquoi ne pas le rendre dans les habitudes sans toutefois enfreindre les règles qui régissent les échanges commerciaux notamment avec l’extérieur. La dynamique actuelle peut se renforcer avec plus d’accompagnement des producteurs locaux afin de leur permettre d‘améliorer la qualité des produits et leur disponibilité sur le marché. La nouvelle charte pour les TPME devrait servir de levier pour mieux accompagner les entreprises dans la mesure où ce sont ces TPME qui se positionnent le plus sur le consommer local. Pour sa part, la population doit également prendre le train en marche pour donner plus de force à l’économie du pays. Les actes d’achat posés au quotidien et notre façon d’être peuvent s’inscrire dans la promotion des entreprises locales de sorte que les produits locaux soient les premiers reflexes d’acquisition, ce qui pourra encourager également les producteurs à s’améliorer pour atteindre les normes et standards plus élevés.
David S.