Depuis la nuit des temps, les humains vivaient de la collecte et parmi les produits collectés et consommés, figure le miel. L’accroissement démographique et la destruction progressive de l’habitat des abeilles a réduit la disponibilité de la production sauvage. Compte tenu des multiples usages du miel notamment dans l’alimentation et le cosmétique, l’homme a dû développer la production naturelle pour combler le déficit enregistré dans le marché.
Aussi, la production du miel s’est-elle progressivement développée dans le monde. La Chine occupe la première place au niveau de la production tandis que la meilleure qualité du miel serait russe.
Au Togo, l’apiculture fait également son petit bonhomme de chemin aussi bien en quantité qu’en qualité. Pour mieux valoriser la filière, les acteurs se sont organisés en interprofession et bénéficient de l’appui de l’Etat et des partenaires au développement (FAO, GIZ…).
Selon Kawmi Senyo Adzohonou, Président de l’interprofession de la filière apicole du Togo, il est dénombré actuellement plus de 2 500 apiculteurs et plus de 300 commerçants-distributeurs au sein de son association. La production nationale du miel commercialisée serait de l’ordre de 500 000 litres par an. La demande reste toujours forte, en témoigne l’évolution exponentielle du prix qui est passé de 1000 F à plus de 4 000 F CFA le litre en moins de deux décennies.
Les perspectives pour l’accroissement de la production sont énormes. Le climat togolais est globalement propice à la production du miel quoique l’offre nationale soit dominée par la région des plateaux.
Les multiples usages du miel, la facilité dans la conservation et la demande sans cesse croissante permettent d’affirmer que la filière apicole togolaise a de beaux jours devant elle.
Toutefois, pour l’essor de la filière, quelques défis majeurs méritent d’être soulignés. Au nombre de ces défis, on peut citer :
- Une meilleure organisation des acteurs notamment dans les maillons transformation et distribution,
- Le renforcement des capacités de production des apiculteurs pour augmenter l’offre du miel en quantité et en qualité (formation, dotation en ruches,…),
- La lutte contre les producteurs de miel frelatés qui gangrènent la filière, sabotent les efforts des apiculteurs et qui découragent l’attractivité à la consommation de produits locaux,
- L’opérationnalisation du système de certification national pour faciliter l’exportation et la labélisation du miel togolais,
- La possibilité d’affecter à la production apicole une partie des forêts classées de l’Etat ou des forêts communautaires sur l’ensemble du territoire,
- La construction d’une miellerie respectant les normes internationales,
La recherche progressive de solutions à ces défis fera de la filière apicole, une véritable filière porteuse de développement pour le Togo.
Gilles Amoussou, Expert en politiques agricoles