Les impacts de l’interprofession sur la filière riz était au centre du dernier panel organisé ce 14 octobre 2024 à la 11ème édition du Salon international de l’agroalimentaire de Lomé (Sialo).
L’essentiel à retenir est que le secteur a été positivement impacté ces dernières années par cet instrument de gouvernance, en dépit des défis à relever.
Le panel animé par des productrices de riz en collaboration avec la FAO a notamment permis d’évoquer divers éléments qui permettent de promouvoir la filière. Pour Mme Baya Adoukonou (productrice de riz à Anié dans la région des plateaux et panéliste), l’interprofession leur a permis de mieux s’organiser et de parler désormais d’une seule voix pour défendre les intérêts des acteurs.
« Avant, nous étions dispersés. Chacun produisait et allait seul chercher le marché. Avec l’interprofession, le secteur a été réorganisé. Nous savons à qui nous adresser quand il s’agit des intrants ou des semences », a pour sa part témoigné Mme Léa Sogbo de l’entreprise Riz Lumière, également panéliste.
« L’interprofession nous a aidé avec des formations pour la transformation du riz en divers produits. Elle joue aujourd’hui un grand rôle dans la promotion de notre secteur », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le panéliste Tétévi Kodjovi (expert chaine de valeur à la FAO-Togo) a fait l’état des lieux des interprofessions au Togo. Il a expliqué que les outils et mécanismes sont mis en place dans le pays pour accompagner ces interprofessions. Il a cependant précisé la nécessité pour les acteurs eux-mêmes d’exprimer la volonté, de s’organiser et de s’engagent dans la dynamique.
Les acteurs de la filière ont saisi l’occasion de ce cadre offert par le SIALO pour exprimer leurs préoccupations en lien avec la problématique liée aux changements climatiques, aux aménagements des sols à la maîtrise de l’eau et aux financements.
Les échanges ont pris fin avec des dégustations de mets à base de riz local (made in Togo) sur le stand offert par la FAO aux productrices.
Il faut souligner qu’au Togo, le riz jadis considéré comme aliment de luxe au Togo, est rentré dans les habitudes alimentaires des populations avec une demande du marché intérieur en nette progression. La production locale estimée à 140 519 tonnes de paddy soit 84 311 tonnes de riz usiné en 2017 ne couvrait seulement 32 % de la demande du marché intérieur.
La nouvelle stratégie nationale de développement de la riziculture vise à cet effet à accroître la production de riz en la faisant passer de 145 489 tonnes en 2019 à 1 115 087 tonnes d’ici à 2030, et à promouvoir les clusters dans un cadre de partenariat public-privé soutenu par des contrats-programmes.
DKS