Les nigériens, ghanéens et quelques béninois et nigérians se sont installés sur le long du lac Nangbéto dans la commune d’Akparé (préfecture d’Ogou) pour mener des activités de pêche. On retrouve les nigériens à Gorokopé et à Alaba Kasi, les ghanéens à Founoufa et les autres communautés à Boulali et à Ada kondi. Très organisée, cette communauté étrangère est le principal fournisseur de poissons pour la population d’Akparé et ses environs. Choses vues !
Il est 7 heures à Alaba Kasi sur la place publique. Jeunes et personnes âgées sont en discussion sur la gestion de la pêche du jour sous un arbre Dans la foulée, un adulte de taille élancée arrive avec une petite boîte de sucre. Il se met à remettre un morceau de sucre à chaque personne. C’est un rituel de bénédiction lança un jeune, cigarette en main parmi l’assistance.
A la suite de trente minutes de discussion, les uns et les autres se dispersèrent. Certains rentrent dans la mosquée bien construite pareille comme celle urbaine en contraste avec la majorité de leurs maisons faites de terre cuite et de paille. D’autres rejoignent leur maison pour un dernier préparatif. Au bout de quelques minutes un groupe d’hommes accompagné de leur femme filets en mains et bassine sur la tête se rendent au (sur le ) lac. Leur premier retour est prévu aux alentours de midi.
La pêche est leur principale activité selon le chef Youssoufa Adamou du village d’Alaba Kasi. La pêche n’est plus rentable depuis « l’installation d’une société privée sur le lac Nangbéto et l’augmentation du nombre de pêcheurs sur le long du lac » a-t-il confié. La pêche leur rapporte aujourd’hui à peine 15 mille FCFA par mois contre en moyenne 40 mille par mois auparavant. L’agriculture est devenue leur alternative.
Autour du lac, on dénombre en 2021, 952 pêcheurs dont 704 patrons pêcheurs (Ghanéen, Nigérien, Malien, Nigérian, Béninoise et Togolais) avec 97 % disposant en moyenne d’une pirogue en planche sans moteur et 248 aides pêcheurs répartie dans 58 campements avec 703 pirogues en activité.
La majorité pratique la pêche illégale. A peine Plus de 50% des pêcheurs sollicitent volontairement leur permis de pêche.
Cette situation explique l’amenuisement de ressources halieutiques dans les cours d’eau.
Lac et barrage
Le barrage de Nangbéto a une superficie de 180 km² avec une capacité de stockage d’eau de 1745 millions de m3. Il a été construit sur le fleuve Mono en 1985. Son exploitation industrielle a commencé en septembre 1987.
Onze promoteurs piscicoles sont installés sur le lac. Et six coopératives de pêcheurs et douze coopératives d’acteurs post-capture sont installés sur les sites d’habitation des pêcheurs ainsi que dans les villes d’Atakpamé et d’Anié. Certains font du mareyage, de la friture du poisson et d’autres sont comme activité principale le fumage et le séchage-salage.
Contrainte
Le repos biologique sur le lac est observé du 15 août au 15 novembre de chaque année.
« Cette période correspondant au repos biologique des poissons a été instaurée dans le cadre des mesures de gestion durable. Elle vise à favoriser le recrutement en ressource halieutique en vue d’assurer leur durabilité dans l’intérêt des générations présentes et futures », a justifié Kokou Edem Tengue ministre en charge de la pêche.
Développement
Le Projet d’appui au secteur agricole (PASA) a contribué à l’accroissement de la production halieutique. Et a notablement changé les conditions de vie des pêcheurs surtout ceux du lac Nangbéto.
Grâce au Plan de gestion des pêcheries du lac de Nangbéto, près de 50% des pêcheurs ont abandonné les mauvaises pratiques de pêche. Cela a contribué à la restauration des stocks des espèces de poissons du lac.
Capture de pêche :
Production (Tonnes) | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 |
Lac de Nangbéto | 1 000 | 2 477 | 2 800 | 2 963 | 3 200 | 3193 |
Le secteur halieutique au Togo emploie plus de 22 000 acteurs et contribue à environ 4,5% du PIB avec une fourniture annuelle de près de 25 000 tonnes de poissons.
Tigossou Midas