La viande est la principale source de protéine animale dans le monde. Ainsi, la production mondiale de viande a été multipliée par 5 depuis les années 1960 atteignant 340 millions de tonnes en 2020, selon les données de la FAO.
Les espèces qui contribuent plus à cette offre sont la volaille, le porcin et le bovin avec respectivement 42 %, 26 % et 22 % de part en 2023. Les plus gros producteurs de viande sont les Etats-Unis, le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Union Européenne. Mais le Brésil en est le premier exportateur mondial.
L’accroissement de la production est tirée par la demande. En effet, la population croît en même temps que la classe moyenne se renforce notamment en Asie. La FAO indique que la consommation de viande est passée de 71 millions de tonnes en 1961 à 339 millions de tonnes en 2021. A l’échelle individuelle, la consommation de viande a été estimée en moyenne à 43 kg/an par personne en 2023 contre 20 kg/an en 1960.
Cette forte demande en viande qui appelle l’intensification de l’élevage industrielle affecte dangereusement l’environnement : 14 % des gaz à effet de serre sont imputés à l’élevage et les 2/3 des terres exploitées le sont pour produire la matière première (soja, maïs…) destinée à l’alimentation animale.
Quant à l’Afrique, elle contribue faiblement pour environ 5 % à la production de viande et demeure fortement dépendante des importations pour sa consommation.
Aussi, la consommation de viande du continent est-elle l’une des plus faibles au monde, à peine 20 kg par habitant contre 43 kg au niveau mondial. Or, sur le plan nutritionnel, le continent a un déficit élevé en protéine animale ; ce qui devait être comblé par l’amélioration de la consommation de viande.
Dans le même temps, au même titre que les pays développés, le continent fait face de plus en plus aux maladies chroniques non contagieuses (diabète, cardiovasculaires…) qui rend sa population fortement morbide. La consommation de viande est abondamment citée comme l’une des causes majeures de ce fléau.
Le continent noir se retrouve ainsi dans le dilemme de l’accroissement de la production de viande pour satisfaire son déficit en protéines animales et l’option de se détourner de la consommation de viande pour préserver l’environnement et réduire la portée des maladies cardiovasculaires dont le coût social et économique est indescriptible.
L’une des solutions la plus optimale est le changement de régime alimentaire à savoir réduire la consommation de viande notamment au niveau de la moyenne et haute classe en substituant progressivement les protéines animales par les protéines végétales (légumineuses, oléagineuses…) tout en encourageant la production et la consommation locale de viande notamment la viande blanche au niveau de la masse populaire.
Par Gilles Amoussou, Expert en politique agricole