C’est ce qu’a conclu une étude menée par une université allemande à laquelle ont collaboré 18 chercheurs, majoritairement basés dans des institutions africaines.
Une nouvelle étude de l’Université allemande de Passau, réalisée en collaboration avec des scientifiques africains, met en lumière l’ampleur de l’impact du changement climatique mondial sur la diversité végétale dans les montagnes africaines. L’étude révèle que la hausse des températures force les espèces végétales adaptées aux climats frais à se déplacer vers des altitudes plus élevées. Ce rythme de migration qui, dans un scénario de fortes émissions de CO2, s’avère trois fois plus rapide que la moyenne mondiale.
Même si le réchauffement mondial est limité à 2 °C d’ici 2100, ajoute l’étude, près de la moitié des espèces étudiées pourraient perdre une part importante de leur habitat. Dans les scénarios les plus pessimistes, jusqu’aux trois quarts seraient menacés, surtout celles vivant en haute altitude.
L’étude souligne l’urgence de réduire les émissions de CO2
Les chercheurs ont étudié 607 espèces de plantes vasculaires, sélectionnées parmi les 7 378 endémiques des montagnes africaines, à l’aide de modèles statistiques. Ces modèles intègrent les préférences environnementales des plantes, la dispersion des graines, l’évolution de l’usage des terres et les projections climatiques. Ils ont constaté que les arbres et arbustes s’adaptent mieux que les herbacées, mais certains arbres risquent de perdre plus de 90 pour cent de leur habitat. Les pertes de biodiversité sont particulièrement sévères à Madagascar, dans les hauts plateaux est-africains et certaines chaînes sud-africaines.
L’étude souligne l’urgence de réduire les émissions de CO2, de limiter les changements d’usage des terres et de recourir à des mesures comme la restauration des habitats, la migration assistée ou la conservation in situ. Sans action, ces écosystèmes montagneux uniques risquent une perte irréversible.
Selon la professeure Christine Schmitt, il s’agit de la première étude de synthèse complète concernant les effets du changement climatique sur la diversité végétale des montagnes africaines. Christine Schmitt est titulaire de la Chaire de géographie physique à l’Université de Passau. Le Dr Joan de Deus Vidal Jr., ancien chercheur à l’Université de Passau et aujourd’hui à Leipzig, souligne que l’étude offre un aperçu continental des impacts du changement climatique. « Un défi majeur est de permettre le suivi des effets de ces changements au-delà des frontières politiques », a-t-il dit.