Désormais au Togo, la création et l’amélioration variétale participative sur le sorgho et le mil se voit renforcée par une équipe pluridisciplinaire de définition et validation des profils de sélection.
Outre les sélectionneurs, cette équipe pluridisciplinaire, dite de définition des profils variétaux et des produits dérivés du sorgho et du mil est composée de de producteurs, transformateurs, de phytopathologiste, d’agroéconomiste, de nutritionniste, et d’autres partenaires techniques notamment la vulgarisation, la réglementation semencière, ainsi que du représentant de la politique de développement des filières sorgho et mil).
Cette initiative du Centre international d’amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) et de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA), vise à améliorer le travail du sélectionneur qui se laisse parfois emporté par les défis scientifiques pour mettre au point des variétés qui ne répondent pas toujours aux besoins des utilisateurs sur le plan local.
« Nous avons remarqué que la plupart des activités de recherche, surtout la sélection est faite par le sélectionneur qui identifie des variétés qu’il propose et qu’il inscrit. Souvent, il y a des variétés qui peuvent correspondre aux besoins des utilisateurs, mais il y en a beaucoup qui restent dans les tiroirs parce qu’il n’y avait pas de demande et là on aurait perdu du temps et des ressources, » déplore Dr Baloua NEBIE, sélectionneur sorgho du CIMMYT, basé au Sénégal.
L’équipe de définition des profils des produits s’est réunie pour la première fois à Lomé, le 19 mai 2023. La rencontre a permis d’améliorer la connaissance des membres sur leur rôle et l’importance de leur travail. Ils ont par ailleurs amendé et validé les segments de marché définis par l’équipe de recherche au niveau national. À la fin, une feuille de route stipulant ce sur quoi la recherche devrait se focaliser, pour ce qui concerne le sorgho et le mil au Togo, a été adoptée.
« Cette initiative est la bienvenue parce qu’elle permettra sans doute de donner une meilleure valeur à ce qui va ressortir du travail du sélectionneur, » salue Akou DJAGNI, chercheure sur le programme sorgho, mil fonio à l’ITRA/CRASS.
« Je pense que le fait d’associer les producteurs et les transformateurs dès le départ, c’est une très bonne chose. Cela va faire que lorsque les chercheurs vont nous apporter le produit fini, nous allons vite l’adopter parce que c’est nous-mêmes l’avions demandé, » renchérit BATABA Sidonie, revendeuse de Tchoukoutchou, (boisson locale à base du sorgho.
Toutes les parties prenantes espèrent vivement que cette équipe pluridisciplinaire va aider les sélectionneurs de sorte qu’à la fin, ils puissent développer des variétés qui soient en mesure de contribuer à lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Togo. Il est également attendu un impact positif sur le taux d’adoption des variétés améliorées.
ITRA