Le navire téléguidé est équipé de capteurs, caméras HD et GPS offrant une surveillance en temps réel et un pilotage à distance.
Chercheur en économétrie et en collecte de données, le Béninois Fabrice Salavi a conçu un bateau télécommandé pour ramasser les déchets plastiques et organiques dans les ports et les sources d’eau douce comme les rivières et les lacs. Baptisé « Robodo », ce navire est équipé de capteurs, caméras HD et GPS offrant une surveillance en temps réel et un pilotage à distance.
Il est aussi équipé d’une poubelle intégrée destinée à collecter les déchets solides présents à la surface de l’eau. Cette dernière est amovible, ce qui facilite son retrait à tout moment pour la vider et la replacer, simplifiant ainsi le processus de collecte et de gestion des détritus.
« Notre invention prend la forme d’un petit bateau flottant qui se déplace facilement à la surface de l’eau. Il offre deux modes d’utilisation, soit de manière automatique grâce à des capteurs et une programmation embarquée, soit à distance via une télécommande ou une application, permettant à un opérateur de diriger l’appareil vers les zones les plus polluées », explique Fabrice dans un entretien accordé à la dpa.
À en croire Fabrice, qui a été chercheur à l’université d’Harvard, l’idée de mettre au point cette invention a germé dans son esprit suite aux difficultés constatées durant la surveillance de la pollution des plans d’eau dans certaines régions d’Afrique, notamment en milieu rural ou périurbain.
« Les méthodes manuelles sont souvent coûteuses, imprécises, voire dangereuses. L’idée de développer un outil low cost, durable et intelligent s’est imposée comme une évidence. Ce projet s’inscrit aussi dans une démarche de développement durable : mieux gérer nos ressources en eau, c’est améliorer la santé publique, l’agriculture et l’environnement », soutient-il.
En mars dernier, le bateau « Robodo » a été retenu parmi les dix projets innovants, finalistes de la neuvième édition du challenge « App Afrique », une compétition dédiée aux startups africaines, portée par France Médias Monde, en collaboration avec RFI et France 24. Selon le trentenaire, des partenaires publics et privés ont déjà manifesté leur intérêt quant à cette invention qui a déjà subi des tests sur le terrain.
Dirigeant aujourd’hui une jeune startup spécialisée dans la conception de solutions innovantes provenant de travaux de recherches, le jeune béninois projette d’industrialiser son invention et de l’exporter vers plusieurs pays africains. « Notre ambition est de devenir un acteur majeur de la surveillance environnementale intelligente en Afrique », s’enthousiasme-t-il.