Son objectif ultime est de réduire la dépendance de son pays aux importations et de renforcer la sécurité alimentaire.
En transformant localement le riz paddy (non décortiqué) en riz de qualité supérieure prêt à la consommation, Monique Justine Dossouvi est bien résolue à développer la production rizicole au Bénin. Son objectif ultime est de réduire la dépendance de son pays aux importations de riz et de renforcer la sécurité alimentaire, tout en soutenant l’économie agricole béninoise.
En plus de produire du riz frais, nutritif et cultivé localement, Monique propose des produits dérivés tels que la farine et le son de riz qu’elle commercialise à travers son entreprise « Bénin Moonri », basée à Cotonou (sud).
« Tout a commencé avec un reportage diffusé à la télévision qui m’a permis de découvrir les méthodes de culture intensive du riz en Asie, souvent accompagnées d’une forte utilisation de produits chimiques. J’ai appris également que ce riz importé, qui est consommé en masse au Bénin, subissait un long processus de transport et de stockage, compromettant ainsi sa qualité et sa fraîcheur », raconte la promotrice de « Bénin Moonri » dans un entretien accordé à la dpa.
« Cette prise de conscience m’a poussée à agir. Je me suis dit pourquoi ne pas produire un riz local de qualité, directement transformé sur place, en travaillant main dans la main avec les agriculteurs béninois », ajoute-t-elle.
Le riz est la deuxième céréale la plus consommée au Bénin, après le maïs. En 2022, cette céréale a été le principal produit importé par le Bénin pour un montant de 417,1 milliards de francs CFA, soit 16,3 pour cent du total des importations du pays, selon les chiffres de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INStaD). En 2024, le Bénin a produit plus de 492 000 tonnes de riz paddy.
Au-delà de la simple production de riz, Monique espère valoriser le savoir-faire local, créer des emplois, et encourager une production respectueuse de l’environnement. « Nous avons parcouru un long chemin depuis la création de notre entreprise en 2017. Nos produits sont bien implantés sur le marché béninois, distribués à travers des supermarchés, des boutiques spécialisées et des restaurants. Cependant, nous sommes encore en pleine expansion », soutient-elle.
Son ambition est d’aller encore plus loin en modernisant le processus de transformation pour accroître la capacité de production de son entreprise et améliorer sa compétitivité. Actuellement, elle travaille activement à la mise en place d’une unité moderne de transformation du riz, qui soit en mesure de traiter de plus grands volumes, tout en garantissant une qualité irréprochable.
« Cela passe par la recherche de financements et de partenaires stratégiques, car je suis convaincue que le développement de cette filière est essentiel pour renforcer notre autonomie alimentaire et stimuler l’économie locale », indique la jeune femme. À terme, elle souhaite que son entreprise devienne une référence dans la transformation du riz en Afrique de l’Ouest, avec une présence sur le marché régional et international.
Source : DPA