L’utilisation excessive des intrants agricoles chimiques contribue à la destruction des terres et à l’appauvrissement des producteurs agricoles au Benin. Avec l’appui du projet Biomasse Electricité, 6334 ha de terres dégradées par l’utilisation abusive des engrais chimiques ont été restaurées dans les communes de Dassa, Savalou, Kalalé et Djougou à travers la promotion de l’agriculture biologique.
Salifou Mora, la cinquantaine, est producteur de soja à Bouca Worou dans la commune de Kakalé. Ce père de 11 enfants ne vit que la terre. Mais du jour au lendemain, il a vu ses rendements agricoles baisser et par ricochet ses revenus. L’appui reçu du projet Biomasse Electricité à travers la fourniture en intrants bio (engrais, fongicides, pesticides organiques) et différentes formations lui ont permis de remonter progressivement la pente et d’augmenter sa capacité de production, qui est passée de 3 ha à 5 ha de soja avec un rendement moyen de 2500 kg.
« Il y a de cela 10 ans, nos terres étaient très fertiles et nous ne connaissons même pas ce qu’est l’engrais. Mais au fil des ans, les rendements ont commencé par baisser jusqu’ à ce que les gens nous amènent les engrais et produits chimiques qui ont très bien marché. L’usage de ces produits pendant des années a appauvri nos sols induisant une baisse des rendements », se désole Salifou.
La non-fertilité des sols a amené la plupart des producteurs comme Salifou à réduire les superficies emblavées en vue de limiter les pertes et de minimiser les dépenses. Par ailleurs, Salifou rencontrait des difficultés pour acheter les intrants agricoles faute de moyens financiers. Les champs étaient par moment abandonnés au regard du faible rendement des cultures.
L’un des objectifs du Projet Biomasse Electricité est la gestion durable des forêts et des terres dans les quatre (4) communes d’intervention dudit projet par l’amélioration des techniques agricoles. En 2022, 1763 petits producteurs agricoles ont été appuyés pour la gestion durable des terres. Ainsi, le projet a organisé des séances d’information et de sensibilisation de ces producteurs avec l’implication et l’appui des autorités communales, des services forestiers déconcentrés des communes. Il a mis à la disposition des producteurs : (i) des semences améliorées ; (ii) des fertilisants biologiques. En outre, il leur a apporté un appui-conseil, ainsi que l’encadrement nécessaires pour maîtriser les nouvelles techniques de semis et l’utilisation des produits biologiques.
Les rendements obtenus ont été très encourageants et ont permis d’obtenir l’adhésion de nouveaux agriculteurs engagés dans la mise en œuvre et la vulgarisation des itinéraires technologiques de Gestion Durable des Terres Agricoles (GDTA) proposés par le projet Biomasse Électricité.
« Je suis très contents des appuis reçus du projet car les intrants qui sont mis à notre disposition sont sans effets néfastes sur la santé humaine et permettent d’améliorer le niveau de fertilité de nos sols. J’ai pu emblaver plus de superficies cette année et améliorer mon revenu », raconte Adam Bio, producteur de maïs à Gbérou Gbassi dans la commune de Kalalé.
Na Bouca Guerra est mère de six enfants résidant dans le village de Bouca Worou dans la commune de Kalalé. Elle a comme activité principale la transformation du soja en fromage. Celle qui éprouvait d’énormes difficultés notamment pour l’acquisition de la matière première se réjouit d’être désormais une femme responsable et de disposer de soja en quantité suffisante pour ses activités de transformation agroalimentaire. « J’ai du soja à portée de main pour mes activités de transformation. Cela m’évite l’achat de soja à un prix très élevé vu l’engouement observé vis-à-vis de ce produit aujourd’hui ». Elle arrive désormais à disposer de revenus pour prendre soin de ses enfants, pour faire face à certaines dépenses du foyer notamment le petit déjeuner des enfants et leurs besoins scolaires.
Le projet Biomasse Electricité est appuyé par le Gouvernement du Bénin, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il vise entre autres la promotion de la gestion durable des terres agricoles et des forêts, la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en créant un environnement juridique, réglementaire et commercial favorable et en renforçant des capacités institutionnelles, administratives et techniques pour promouvoir la production d’électricité par gazéification de la biomasse sèche.
source: Pnud-Bénin