Dans la dynamique des réformes structurelles engagées dans le secteur agricole, le gouvernement togolais met un accent particulier sur la disponibilité continue et maîtrisée des engrais vivriers, un levier stratégique pour renforcer la souveraineté alimentaire nationale.
Loin de se limiter à de simples opérations de distribution ponctuelle, l’approche consiste aussi à repenser la gestion des intrants agricoles pour accompagner durablement les producteurs et structurer les filières vivrières.
Le pays a en effet révisé son dispositif d’approvisionnement en engrais vivriers. Dès la fin de la campagne précédente, des prévisions sont établies en concertation avec les organisations paysannes et les directions régionales de l’agriculture afin d’estimer précisément les besoins par culture et par zone agroécologique.
L’une des innovations majeures de cette stratégie repose sur la constitution de stocks d’engrais vivriers. Ces réserves stratégiques, réparties dans les chefs-lieux de région et certaines localités agricoles à fort potentiel, garantissent la continuité de l’approvisionnement en cas de forte demande ou de perturbation des circuits classiques.
Pour ce qui concerne les quantités et le coût estimatif d’engrais vivriers prévus par région en 2025, le Budget citoyen 2025 dévoile tout. 667 tonnes sont attendues dans Lomé Commune pour un coût de 466 millions de francs CFA. Dans la région maritime, 5,6 milliards de francs seront nécessaires pour 8 016 tonnes d’engrais vivriers, selon les prévisions.
Les mêmes estimations indiquent que, dans les Plateaux, les agriculteurs devraient avoir 12 308 tonnes d’engrais vivriers, contre 8,6 milliards de francs. Dans la région centrale, on parle de 11 905 tonnes pour 8,3 milliards, de 13,7 milliards de francs pour 19 615 tonnes dans la région de la Kara et de 22,7 milliards pour rendre disponibles 32 489 tonnes dans les Savanes. Le total de tonnes d’engrais revient donc à 85 000 et le montant à 59,5 milliards F CFA.
Cette anticipation permet aujourd’hui d’assurer une disponibilité constante dans les magasins de stockage, réduisant ainsi la dépendance aux fluctuations du marché international et aux contraintes logistiques saisonnières.
Cris DADA