Utilisé dans la fabrication de vêtements, textiles, ameublement, produits médicaux et bien d’autres, le coton est l’une des cultures les plus importantes au monde, employant des millions de personnes dans plus de 80 pays
De l’IRCT à l’ITRA-CRASH. Au Togo, la recherche cotonnière a commencé avec l’Institut de Recherche de Coton et des Textiles exotiques (IRCT), implanté à Kolokopé en 1948. Ses activités étaient entièrement financées par la Coopération française jusqu’en 1976. De 1976 à 1992, en accord avec la coopération française, le gouvernement togolais a participé à ce financement à hauteur de 50 % du budget pour le fonctionnement du centre.
Depuis 1985, la recherche d’accompagnement dans les zones cotonnières a été confiée à l’IRCT par la SOTOCO qui se chargeait du financement de ce volet.
De 1992 à 1998, le Centre a bénéficié des financements de la SOTOCO sur convention et du budget de l’Etat (BIE). A partir de 1999, la recherche cotonnière a été, dans le cadre du PNASA, considérée comme un programme de recherche du Centre de Recherche Agronomique Savanes Humines (CRASH) de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA).
Les acquis de la recherche cotonnière du Togo
A travers ses quatre sections spécialisées que sont la Génétique, l’Agronomie, l’Entomologie et l’Agroéconomie, le programme national coton (PNOC) mène ses activités sur la Station de Kolokopé, sur les Points d’Appui et en milieu paysan avec plusieurs acquis.
Les acquis de la section génétique
En génétique, les acquis de la recherche portent sur la création et mise à la disposition des producteurs togolais et de la sous-région treize variétés « STAM » de plus en plus précoces, productives au champ et à l’égrenage, et alliant de bonnes caractéristiques technologiques.
A noter aussi la création de trois nouvelles variétés en attente de vulgarisation au Togo. La recherche a permis de multiplier par six (06) le rendement potentiel de coton-graine au champ (de 500 kg/ha pour la variété MONO à 3000 kg/ha pour les variétés STAM actuellement diffusées) ; d’augmenter le rendement fibre à l’égrenage de 10% (35 % pour MONO à 45 % avec les nouvelles variétés STAM) et d’augmenter la résistance des nouvelles variétés à la bactériose et aux jassides autres que Jacobiella fascialis et Jacobiasca lybica.
Les acquis de la section agronomie
En agronomie, des itinéraires techniques adaptés à chaque région agro-écologique du Togo sont mis au point et vulgarisés telles que les dates de semis, les densités de semis, les dates de sarclages, la détermination et diffusion des différentes formules d’engrais, leurs doses et leurs dates d’application d’une part.
La recommandation de plus d’une vingtaine d’herbicides (totaux, sélectifs prélevés ou post levés) avec leur mode d’application ainsi que la vulgarisation des technique de gestion durable des terres agricoles à travers le système de semis sous couverture végétale (SCV) d’autre part.
Les acquis de la section entomologie
En Entomologie, les acquis majeurs sont l’identification des principales contraintes phytosanitaires (Helicoverpa armigera; Diparopsis watersi, Earias spp, Spodoptera littoralis, Pectinophora gossypiella, Thaumatotibia leucotreta, Aphis gossypii, Polyphagotarsonemus latus, Jacobiella spp, Bemisia tabaci, Amrasca biguttula), l’identification des Zones de protection phytosanitaire (Zone nord : Savanes et Kara est) dite exocarpique avec 5 traitements à une fréquence de 14 jours et (zone sud : Kara Ouest, Centrale, Plateaux et Maritime) dite endocarpique avec 6 traitements à une fréquence de 14 jours.
La recommandation de plus d’une soixantaine de formulations insecticides (EC, EW, SC, CS; OD) pour une protection efficace du cotonnier et la substitution de pyréthrinoïdes aux deux premiers traitements par les alternatifs aux pyréthrinoïdes, pour lutter contre la résistance de H. armigera aux pyréthrinoïdes, sont également les acquis en entomologie.
Les acquis de la section agroéconomie
En agroéconomie, les acquis concernent l’identification des méso-régions et la connaissance du comportement des producteurs face aux paquets technologiques vulgarisés ; la connaissance des coûts moyens de production de coton graine et des seuils de rentabilité économique en milieu paysan.
L’un des acquis de la recherche cotonnière est la mise à la disposition des acteurs de la filière cotonnière, des données techniques pour la valorisation des tiges de cotonnier en panneaux de particules à travers le projet VATICO/CORAF/UEMOA.
En plus de ses activités de recherche, l’ITRA-CRASH joue un rôle important dans la formation des étudiants et agriculteurs. En collaboration avec les Universités et Instituts de formation, la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton du Togo (FNGPC COOP-CA) et la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT), il organise des formations et des journées portes ouvertes pour les agriculteurs, afin de les sensibiliser aux meilleures pratiques de culture du coton.
Défis actuels de la recherche
Grâce à son expertise et à son engagement envers la recherche, l’ITRA-CRASH joue un rôle essentiel dans le développement durable de l’industrie du coton aussi bien au Togo que dans la sous-région ouest africaine.
Les nouveaux défis de la recherche cotonnière du Togo sont le développement de nouvelles technologies agricoles résilientes au changement climatique, respectueuses de l’environnement et de la santé des producteurs et qui contribueront à sécuriser durablement les revenus des cotonculteurs.
Face à la nouvelle espèce invasive de jasside A. biguttula apparue dans la sous-région ouest africaine au cours de la campagne agricole 2022-2023, le développement de méthodes de lutte durables.
ITRA