Les coopératives constituent la forme d’organisation du secteur agricole la plus répandue dans le monde. L’avènement des coopératives varie selon les régions. En Afrique, le développement coopératif s’est fait dans un premier temps sous l’impulsion de l’Etat notamment par les autorités coloniales, et dans un second temps par les acteurs directs des filières après la libéralisation.
Cette première origine extérieure continue d’influencer la gouvernance des coopératives agricoles principalement en Afrique de l’ouest francophone.
En effet, quoique les Etats ont confié l’organisation des coopératives aux acteurs directs des filières et se sont contentés du rôle de contrôle, la gouvernance des coopératives reste dans la majorité des cas approximative. Par le triple effet de la libéralisation des filières agricoles, de la politique de diversification des filières agricoles et de la réforme OHADA sur les sociétés coopératives, le nombre de coopératives a connu un accroissement significatif. Ces coopératives s’accroissent à la fois horizontalement et verticalement du bas en haut donnant naissance à des faitières nationales et des entités régionales, continentale voire mondiale.
Mais cette évolution numérique du modèle coopératif n’est pas suivie par l’amélioration de leur fonctionnement.
Les principes coopératifs universellement adoptés et véhiculés par l’Alliance coopérative internationale (ACI) et qui devraient servir de référence à la gouvernance coopérative sont très peu respectés.
En effet, si le contrôle démocratique est de plus en plus observé, par contre la participation des membres aux activités reste un frein au développement et à la mobilisation des ressources internes. Ainsi, plusieurs coopératives, juste après leur création, rentrent en état de dormance attendant un éventuel appui extérieur pour mettre en œuvre leur plan d’action.
Les défis de l’autopromotion spontanée et de la bonne gouvernance dans les coopératives limitent de manière significative la performance et la pérennité des coopératives dans la sous-région.
Par Gilles Amoussou, Expert en politique agricole