Autrefois activité féminine destinée essentiellement à la consommation des ménages, le maraîchage est devenu avec le temps une activité économique. Ainsi, il est pratiqué non seulement par les producteurs individuels, mais aussi par les entreprises agricoles. Au Togo, les principales spéculations développées sont la tomate, le piment, le crincrin, le gombo, les légumes feuilles, le poivron, les carottes, l’oignon, les choux entre autres.
Prenant conscience très tôt de l’importance de la filière dans le développement dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la création d’emploi et dans la création des revenus, les acteurs et principalement les maraîchers se sont organisés avec l’appui de l’INADES-Formation depuis 1998 en une faîtière dénommée Fédération Nationale des Organisations Maraîchères du Togo (FENOMAT) dont le siège se trouve à Kara.
Affiliée à la Coordination Togolaise des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles (CTOP), la FENOMAT compte actuellement environ 13 000 membres, selon le président Assimarou Sandou Gnassingbé.
Par définition, une filière agricole regroupe l’ensemble des acteurs impliqués directement ou indirectement dans le processus de production, de transformation, de commercialisation et de consommation.
Aussi, peut-on tenter de dire que la filière maraîchage n’a pas encore une structuration complète d’autant plus que le fonctionnement des autres maillons reste approximatif. Les organisations des filières agricoles vont actuellement au-delà des coopératives et des faîtières pour établir des interprofessions des filières. L’interprofession du maraîchage mise en place en décembre 2022 reste encore très fragile avec une structure incomplète.
Au titre des défis à révéler pour améliorer l’essor de la filière maraîchage au Togo, il est identifié :
-L’adaptation aux changements climatiques devenus de plus en plus prégnants,
-La faible maitrise de l’eau pour assurer une irrigation et une production continue,
-Le développement de la production de contre-saison,
-L’accessibilité aux semences, aux fertilisants et aux produits phyto de bonne qualité,
-La gestion des pertes post-récoltes liés au manque d’infrastructures de stockage et de transformation,
-La gestion des ravageurs notamment la jassid très agressive sur la tomate et le gombo,
-La faible capacité de transformation locale,
-La production régulière et exhaustive des données statistiques fiables,
-Le fonctionnement de l’interprofession du maraîchage, etc.
Reconnaissant que les opportunités pour la promotion du maraîchage au Togo sont immenses en citant comme exemples la demande forte en produits maraîchers au Togo et par les pays de la sous-région, les potentialités naturelles pour la production, la volonté politique de l’Etat et des partenaires à travers les projets comme PRIMA, FSRP, PROSMAT, etc ; le président de la FENOMAT plaide pour la recherche de solutions aux défis ci-dessus énumérés.
A cet effet, il invite les membres des maillons et de l’interprofession à s’impliquer davantage dans la vie de l’organisation pour la dynamiser. Il plaide également auprès des acteurs indirects à renforcer leurs appuis au développement de la filière notamment à la structuration complète, à la formation des acteurs, à la facilitation de l’accès aux semences et aux marchés d’écoulement, à la transformation locale, etc.
La dynamisation de l’interprofession reste un défi majeur pour offrir aux acteurs un cadre d’échanges et de discussions afin de trouver des solutions mutuellement avantageuses aux problèmes des différents maillons. Il y va de l’intérêt de tous les acteurs directs mais aussi des structures d’appui que sont l’Etat, les partenaires au développement, les ONG entre autres.
Gilles AMOUSSOU, Expert en politique agricole