Une équipe de chercheurs de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) de Los Banos aux Philippines a identifié les gènes et les marqueurs responsables du faible indice glycémique et de la teneur élevée en protéines du riz en utilisant la génétique et les méthodes de classification de l’intelligence artificielle.
Dans le cadre de l’intensification des efforts menés pour lutter contre les multiples impacts de la malnutrition, il est devenu urgent de créer des variétés de riz plus saines et adaptées aux personnes diabétiques pour lutter contre la prévalence croissante du diabète au niveau mondial.
Dans une récente étude, publiée au mois d’août dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), des scientifiques de l’Institut international de recherche sur le riz (IRRI) ont révélé une série de lignées qui affichent un indice glycémique extrêmement faible (inférieur à 45 %) assorti d’une teneur en protéines sans précédent de 15,99, soit le double de ce que contient le riz blanchi conventionnel.
Les variétés de riz à teneur accrue en protéines pourraient ralentir la digestion et l’absorption et permettre ainsi de mieux contrôler les niveaux de glucose dans le sang, ce qui améliorerait d’autant plus les caractéristiques associées à leur indice glycémique extrêmement faible.
« Collectivement, ces résultats soulignent le potentiel et les bénéfices combinés d’un riz à faible indice glycémique et à teneur élevée en protéines comme source essentielle de protéines et d’acides aminés essentiels tels que la lysine pour les consommateurs, particulièrement dans les régions où le riz fait partie de l’alimentation de base », explique le Dr Nese Sreenivasulu, principal auteur de l’article et directeur de recherche au Centre de nutrition et de qualité du grain de l’IRRI. Il ajoute que les lignées incluses dans l’étude génèrent des rendements comparables à ceux des variétés de riz à haut rendement existantes.
Le riz à teneur élevée en protéines pourrait améliorer l’alimentation d’un demi-milliard de consommateurs souffrant d’un déficit en protéines
Ces lignées de riz plus saines ont été développées en croisant une variété consanguine de Samba Mahsuri et le prolongateur d’amylose IR36. Les résultats obtenus pourraient contribuer à la lutte contre l’incidence croissante du diabète tout en répondant aux besoins en protéines de centaines de millions de personnes actuellement en danger.
Au niveau mondial, environ 537 millions d’adultes souffrent de diabète, un chiffre qui devrait atteindre 783 millions d’ici 2045. Les pays à revenu faible et intermédiaire concentrent plus de trois quarts des cas de diabète, l’Asie abritant 60 pour cent de la population diabétique mondiale.
Le riz à teneur élevée en protéines pourrait améliorer l’alimentation et la santé d’un demi-milliard de consommateurs souffrant d’un déficit en protéines, qui vivent principalement en Asie du Sud et en Afrique centrale.
« Sachant que le riz constitue l’aliment de base d’une partie substantielle de la population mondiale, il est crucial de déployer des cultivars de riz à rendement élevé avec des spécimens de riz blanchi affichant une teneur élevée en protéines de qualité et un indice glycémique extrêmement faible pour lutter contre le triple fardeau des difficultés nutritionnelles dans les communautés à revenu faible et intermédiaire », indique le Dr Gurdev S. Khush de l’université de Californie à Davis, et co-auteur de l’article.
L’équipe et les partenaires du Dr Sreenivasulu vont dorénavant s’efforcer d’incorporer ces gènes aux futurs programmes de sélection et aux variétés les plus populaires cultivées en Asie et en Afrique.
« Avec leur indice glycémique exceptionnellement bas et leur teneur en protéines supérieure à celle des variétés traditionnelles, ces variétés de riz nutritives et à rendement élevé ouvriront la voie à la réalisation d’importants objectifs alimentaires et nutritionnels », ajoute Mme Yvonne Pinto, directrice générale de l’IRRI.
L’étude a été menée en collaboration avec l’université de Californie à Davis aux États-Unis, avec l’Institut Max Planck de génétique moléculaire en Allemagne et avec le Centre de biologie des systèmes végétaux en Bulgarie.
Source : IRRI