Les prix record du cacao vont inciter les agriculteurs à accroître leur production dès la campagne prochaine en prenant soin de leur cacaoyers grâce aux revenus générés cette année.
Ce ne sera toutefois pas le cas pour tous les agriculteurs. En particulier, les agriculteurs de Côte d’Ivoire et du Ghana, qui produisent ensemble environ 60 % du cacao mondial, n’ont pas encore pleinement profité des prix mondiaux record en raison de la manière dont leurs gouvernements achètent, vendent et fixent les prix à la production. Ainsi, ils ne pourraient ne pas être en mesure d’investir dans leurs cacaoyers.
En revanche, Steve Wateridge, de Tropical Research Services, estime que les agriculteurs en dehors des principaux producteurs de Côte d’Ivoire et du Ghana disposent désormais de fonds plus que suffisants pour fertiliser et pulvériser leurs arbres avec des pesticides, ainsi que pour les tailler
De tels soins aux cultures peuvent augmenter considérablement les rendements au cours de la saison suivant leur mise en œuvre, conduisant à une production plus élevée a-t-il indiqué lors de la conférence mondiale du cacao à Bruxelles. Cela contraste avec l’augmentation des plantations, qui prend généralement trois à quatre ans pour aboutir à une augmentation de la production.
En Équateur, actuellement troisième producteur mondial de cacao, la production annuelle de cacao est en passe d’atteindre 500 000 tonnes au cours des deux prochaines années, dépassant potentiellement le Ghana en tant que deuxième producteur mondial. Le pays devrait produire 437 000 tonnes de cacao en 2023/24 contre 413 000 tonne la campagne précédente.
Les producteurs de cacao équatoriens reçoivent entre 80 et 90 % du prix mondial précise Merlyn Casanova, directeur exécutif de l’association des exportateurs de cacao de l’Équateur (Anecacao) à Reuters en marge la Conférence mondiale sur le cacao.
Merlyn Casanova s’est toutefois dit préoccupé par le fait que les producteurs de cacao équatoriens pourraient avoir des difficultés à vendre leurs fèves en Europe l’année prochaine, en raison d’une loi de l’Union européenne interdisant l’importation de produits liés à la déforestation. Selon lui, l’Équateur ne dispose pas d’un système national de cartographie et de traçabilité du cacao. Le pays cherche actuellement des fonds pour en créer un mais il est très tard pour lancer le processus puisque la législation européenne entrera en vigueur fin 2024.