Président du conseil d’administration de la Coordination togolaise des organisations paysannes et des producteurs agricoles (CTOP), M.Ayefoumi Olou-Adara fait découvrir dans cet entretien exclusif la CTOP. Il en évoque, la mission, la condition de la population paysanne, les problèmes liés à l’accès à la terre, entre autres.
Monsieur le président, c’est quoi la CTOP ?
La Coordination togolaise des organisations paysannes et des producteurs agricoles (CTOP) regroupe 20 membres constitués des fédérationsfaitières sur l’ensemble du territoire. Elle compte plus de 550 mille producteurs.Les membres sont positionnés sur des filières notamment la filière soja, la filière céréalière, la filière anacarde, la filière pêche, la filière viande bétail et d’autres faîtières qui sont sur des thématiques de façon transversale.
La CTOP a pour mission de défendre les intérêts des producteurs et de représenter les producteurs dans les actions de plaidoyer, de service économique,de mobilisation de ressources, defacilitation d’accès aux facteurs de production dans la thématique liée au genre.
La population agricole qui nourrit toute la population togolaise notamment les urbains est toujours demeurée la plus pauvre de la chaine des valeurs agricoles et parfois se retrouve même en insécurité alimentaire pendant les périodes de soudure. Peut-on dire dans ce cas que l’agriculture permet aux producteurs de mener une vie décente ?
Auniveau des producteurs, l’État togolais a facilité l’accès aux marchés des produits agricoles et ceci a considérablement transformé la vie quotidienne de tout ce monde dont la terre est la matière. Aujourd’hui, le Togo est ouvert ; les produits agricoles se vendent non seulement sur le plan national mais aussi sur le plan international.
La grande majorité des producteurs agricoles togolais est analphabète. Cette situation n’a-t-elle pas d’influence sur leurs conditions de vie et de travail ?
Les organisations paysannes ont été créées pour faire face à cette insuffisance. Et à travers leur organisation il y a des formations adéquates adaptées à ces types de personnes qui ne maîtrisent pas la langue de Molière. L’alphabétisation est nécessaire, la formation qu’on donne permet de monnayer et que les producteurs puissent comprendre l’enjeu lié à la production, à la commercialisation. Et au niveau des fédérations de la CTOP, il existe des mécanismes qui permettent de donner une large information en ce qui concerne la commercialisation ou la production agricole.
Le foncier est devenu aujourd’hui une grande source de frictions dans la société. Que fait la CTOP pour protéger les producteurs ?
La Coordination milite beaucoup pour que les producteurs agricoles aient accès au foncier. Le foncier est le premier intrant pour l’agriculteur.Notre pays heureusement a voté une loi, la loi foncière et domaniale. La CTOP a beaucoup contribué à l’élaboration de cette loi. Elle a pris en charge la synthétisation et la vulgarisation de cette loi en français facile.Ensuite elle a documenté cette loi pour la diffuser à travers pour le moment dans 4 communes dans la région de la Kara. Avec espoir de la diffuser dans toutes les langues à travers le pays pour que les producteurs puissent comprendre l’essentiel de la loi et surtout les domaines qui sont touchés par loi et qui concerne le foncier rural et agricole. Voilà les actions que la CTOP mène constamment où des plaidoyers sont faits auprès de l’Etat pour que les arrêtés de cette loi soient pris afin que la loi sur le foncier domanial puisse vraiment être mis en œuvre sur l’ensemble du territoire.
Que fait la Coordination en faveur des jeunes et des femmes producteurs?
Au sein de ce comité d’administration, la CTOP a créé deux cadres : le cadre des jeunes et celui des femmes. Ces cadres ont pour objectif de permettre aux jeunes producteurs de se retrouver pour discuter spécifiquement des problèmes qui les concernent ; il en est de même pour le cadre des femmes.
Propos recueillis par Tigossou Midas