Le président du Conseil Interprofessionnel de la Filière Anacarde du Togo (CIFAT) rassure l’opinion nationale et internationale au sujet de la situation actuelle au sein du secteur. « La filière anacarde au Togo n’est pas en crise », indique en effet Mawuko Komla Gozan. Il estime que le non-respect par certains acteurs, du délai moratoire donné dans la commercialisation de la noix de cajou expose les contrevenants aux sanctions prévues par les textes en vigueur, et ne saurait constituer une crise au sein de la filière.
Au Togo, la nouvelle campagne de commercialisation de la noix de cajou brute et de ses produits dérivés avait été en effet lancée le 13 mars 2025 au palais de congrès de Kara. Dans la foulée, une période moratoire de trois (03) semaines devrait être observée par tous les acteurs commerciaux avant le démarrage effectif de la commercialisation des produits.
L’objectif de cette période moratoire est de permettre notamment aux unités de transformation de s’approvisionner suffisamment en matières premières avant que l’exportation ne commence. Ce moratoire est établi de telle manière qu’aucune cargaison contenant des noix de cajou brutes ne soit acheminée à Lomé.
Cependant, des informations font état de ce que malgré ce moratoire, certains acteurs ont décidé de contourner cette période en se lançant dans la commercialisation des noix, en violation de la réglementation. Les raisons évoquées sont entre autres, le retard dans le lancement de la campagne, et des prêts contractés auprès des institutions financières.
Pour le président du CIFAT, tous les acteurs ont le devoir de respecter la réglementation sur la filière. « Nous avons plusieurs acteurs, une centaine de commerçants sur la filière. Cinq ou dix personnes ne peuvent pas dire qu’ils ont pris des crédits et faire ce qu’ils veulent, alors que les autres ont également pris les mêmes crédits. Moi-même, le président de la filière, j’ai aussi pris des crédits à la banque. Mais je dois attendre, je dois respecter la réglementation sur la filière, y compris la période du moratoire », a martelé Komla Gozan interrogé par AgriTorch.
« Si un acteur a violé la période moratoire, ce n’est pas une crise au sein de la filière anacarde au Togo », a-t-il fait savoir.
Une question d’agenda
Le lancement de la campagne 2025 n’est pas véritablement un retard, selon le président du CIFAT qui explique que les acteurs avaient juste l’habitude de procéder au lancement de la campagne au cours du mois de février.
« Cette année, c’est compte tenu des agendas des uns et des autres, que le lancement a été programmé en mars. Nous sommes dans un pays où on doit respecter quand même l’autorité. Donc si le calendrier des uns et des autres n’ont pas permis de faire le lancement en février, ce n’est pas une raison pour laquelle des acteurs doivent se lever et violer ce qui est mis en place », a précisé le président du CIFAT.
Les contrevenants identifiés
Komla Gozan a par ailleurs fait savoir que les auteurs de ces pratiques anormales de même que leurs complices sont identifiés et seront sanctionnés conformément à la loi : « Ceux qui ont tenté de forcer la situation seront sanctionnés. Dans les textes réglementaires, il y a des sanctions commerciales qui sont gérées par le ministère du Commerce. Et quand des gens violent les textes de la commercialisation sur tous les produits, pas particulièrement sur l’anacarde, les sanctions sont là ».
« Il y a un contrôle à la douane de Sokodé, au poste de pesage de Djéréhouyé et à Davie. Donc tout au long de ce tronçon, nous avons mis deux contrôleurs par poste. Et à Lomé, au pont bascule il y a aussi des contrôleurs là-bas. Donc les noms de toutes ces entreprises sont déjà identifiés. Même s’il y a des acheteurs qui ne sont pas organisés en entreprise à savoir les acheteurs individuels, ce n’est pas difficile de les détecter. On les connaît. Nous avons leurs noms. Nous allons les sanctionner », a en outre rassuré le président du CIFAT.
Selon les informations, les sanctions prennent notamment en compte le retrait de l’agrément de la commercialisation, l’exclusion de l’opérateur sur une période de deux (02) campagnes, la saisie des produits, le retrait de la carte d’acheteur entre autres.
Au demeurant, le démarrage effectif de la commercialisation des noix de cajou est annoncé pour le 03 avril prochain. L’ambition du CIFAT et des autorités togolaises est que les multiples efforts consentis dans cette filière très stratégique pour l’économie du pays portent leurs fruits, et que les acquis soient capitalisés pour le bien de tous les acteurs.
La Rédaction